Travel Bellies

Chapitre 3 —

Machu Picchu


16 juillet 2023

Le Machu Picchu, c'est le spot touristique à ne pas manquer lors d'un voyage au Pérou. Il est, à raison, mondialement connu et incontournable. Évidemment victime de son succès, les Péruviens ont mis en place un quota de billets disponibles par jour et avec des créneaux horaires pour se présenter à l'entrée.

Il y a désormais 4 types de billets qui correspondent à 4 types de circuits. Certains circuits incluent les randonnées sur les montagnes et les points de vue alentours et les autres sont plutôt axés sur la partie ruines. Il faut bien choisir son billet, et en avance. Ou prendre ce qui reste au dernier moment.

Les options pour se rendre au pied du Machu Picchu sont nombreuses et toutes avec des contraintes.

Voici les options qui existent donc :

  • Le trajet en train. Il existe plusieurs compagnies de train et pour autant, les prix ne sont pas tirés vers le bas. On a le choix entre le train panoramique, très panoramique ou panoramique avec mariachis péruviens. Le trajet dure environ 4h pour parcourir 110km. Premiers prix à partir d'une bonne cinquantaine d'euros.
  • On peut sinon prendre un bus de 6h depuis Cuzco jusqu'à la ville au nom évocateur : Hidroélectrica. De là, une randonnée de 3h vous attend pour rejoindre le village. C'est la solution la plus économique.
  • Sinon, on remonte ses manches et on s'attaque aux trails : le trail de l'Inca qui dure 4 jours ou le trail de Salkantay qui en dure 5. En haute saison, il est conseillé de réserver le premier des mois à l'avance.

Comme l'efficacité et la ponctualité du réseau ferroviaire français nous manquent, nous nous arrêtons sur la première option : le train de Cuzco jusqu'à Aguas Calientes, nommé aussi Machu Picchu Pueblo (pour être sûr que les touristes ne se trompent pas de station).

Tchou tchou

Départ donc à 7:30 à la gare de San Pedro, à Cuzco. Nous sommes très impatients de poser enfin nos fesses dans un train et de se laisser porter par le tchou-tchou réconfortant de la locomotive.

Notre première surprise est de découvrir le wagon panoramique. Même s'il est panoramique de seconde classe, il y a quand même des ouvertures vitrées au niveau du toit. Ensuite, une fois le train lancé, il a une méthode que nous ne connaissions pas, pour sortir de la cuvette dans laquelle est confortablement installée Cuzco : il fait des zigzags. 5 minutes dans un sens, puis 5 minutes dans l'autre. Et ainsi, de façon presque imperceptible, le train gravit la côte et s'élance dans la vallée.

Le train mérite son nom de panoramique. Nous suivons le creux de la vallée et son cours d'eau. Autour de nous, s'étirent la montagne et ses rochers. Ils nous toisent presque.
Au fil du chemin, le climat aride et sec s'efface et la verdure apparaît. Les arbres poussent, les fougères, les lianes emplissent le décor. À l'arrivée, nous avons l'impression de débarquer dans un climat tropical.


Pour quitter la gare, il faut d'abord s'extirper du labyrinthe que forme le marché artisanal, installé juste à la sortie. Une fois que c'est fait, on peut traverser le pont et remonter la rue piétonne principale jusqu'à l'hôtel. Là aussi, il faut éviter les racoleurs qui essayent de nous attirer à tout prix dans leurs restaurants.

Renseignements pris, bien que nous soyons en haute saison, le tourisme au Pérou souffre et en ce moment, il n'y a qu'environ la moitié de touristes, par rapport à ce que connaissait le village pré-Covid. Ça fait malgré tout beaucoup de monde, alors nous n'osons pas imaginer comment c'était avant.

Nous prenons nos marques et allons acheter notre billet de bus pour le lendemain. Nous avons le choix entre le bus pour une trentaine de minutes jusqu'au Machu Picchu ou monter pendant 1h30 jusqu'à l'entrée du site. Étant donné que nos billets sont réservés pour la première heure le lendemain, nous préférons l'option bus. Et puis peut-être que nous avons aussi un peu la flemme.

Réveil à 5:30 pour un petit déjeuner rapide et efficace. À 6:00, nous sortons pour aller prendre le bus. La file des visiteurs de 7:00 est déjà bien remplie. Un des rares exemples où ça ne sert à rien d'être trop en avance. Les Péruviens ne rigolent pas avec la régulation du flux de touristes.

Le petit déj' des champions

Nous arrivons ensuite aux portes du site archéologique, montrons patte blanche et entamons une petite montée de quelques minutes jusqu'à notre checkpoint. Nous devons nous y présenter entre 7:00 et 8:00. Il est 7:05 et, d'après le registre, il y a déjà 5 personnes qui nous devancent.

Quelques chiens errants parmi les ruines

On nous a prévenus, c'est parti pour 2h de belle randonnée et ça ne fait que grimper. Heureusement pour nous, le sentier (ou devrions-nous dire, l'escalier sans fin) est jonché de points de vue nous permettant régulièrement de nous accorder du répit. Le brouillard matinal se lève au même rythme que notre ascension. Nos mollets travaillent tout ce qu'ils peuvent pour nous porter toujours plus haut, et toujours plus loin du Machu Picchu.

La bande son de notre ascension : des oiseaux exotiques très motivés pour trouver un partenaire, et parfois le sifflet du train qui manœuvre au fond de la vallée.
Pendant 2h, nous suons, haletons et nous hissons malgré tout toujours un peu plus haut. Nous nous faisons allègrement rattraper par des Espagnols qui viennent de s'enfiler le trek de 5 jours, cette montagne c'est pour les petits joueurs.

Une fois en haut, nous goûtons au repos du guerrier qui a conquis la montagne. 600m de dénivelé, ça fatigue.

Nous entendons au fur et à mesure les éclats de joie des randonneurs suivants qui ont, eux aussi, triomphé de la montagne. Certains d'entre eux dégainent même le téléphone pour partager l'exploit et la vue à leurs proches. Décidément, cette vue est à couper le souffle. On voit le Machu Picchu, mais à peine. L'horizon est beaucoup plus large que les ruines et elles n'ont presque plus d'importance.

C'est tout petit vu d'ici

Le temps de descente est bien sûr plus court mais ne ménage pas nos genoux pour autant. Nous arrivons les jambes tremblantes en bas de notre randonnée et nous nous glissons à contre-courant dans le flux de touristes qui suivent avec avidité tout ce que leur guide aura d'intéressant à leur raconter.

Il est temps pour nous de sortir faire une pause et de se restaurer. Nous pouvons retourner sur le site plus tard dans la journée. Le créneau horaire n'est à respecter que pour la première entrée sur le site.

Une pause café bien méritée

Nous avons un peu rechargé les batteries et nous rentrons à nouveau sur le site. Le circuit qui accompagne notre randonnée est un peu léger mais nous permet quand même de traîner dans la partie basse des ruines. Tout est fléché et indiqué. Il faut vraiment le faire exprès pour se perdre.

Nous y passerons plusieurs heures cet après-midi, et nous arriverons à la conclusion que tout de même, la colonisation a gâché beaucoup de choses.

Nous reprenons le bus pour rejoindre le village car nous estimons avoir descendu assez d'escaliers comme ça pour la journée. Et quelle chance pour nous, Aguas Calientes porte bien son nom. Au bout du village, nous pouvons aller tremper notre corps fatigué dans divers bassins d'eau chaude, en compagnie d'autres touristes. Ça ne se refuse pas.

Bye for now