Travel Bellies

Chapitre 5 —

Pirongia


12 octobre 2023

Nous avons choisi Pirongia comme point de chute suivant car sur Airbnb, l'hôte annoncait que les grottes de Waitomo étaient à 30 minutes de route et Hobbiton à 1 heure. Ça nous paraît être un compromis acceptable car ces deux lieux sont sur notre to-do list.

Pour atteindre Pirongia, nous passons par la ville d'Otorohanga. Après un déjeuner au restaurant, nous allons jeter un œil curieux à la Kiwi house.

La gare d'Otorohanga, haut lieu du tourisme

Il s'agit d'un parc dédié aux oiseaux néo-zélandais et autres créatures endémiques parmi lesquelles des geckos et des insectes. Évidemment, le plus célèbre est le kiwi mais il ne faut pas omettre l'existence de ses copaines : le tui et sa jolie collerette blanche, le Kerurū aussi appellé gros pigeon néo-zélandais, le Kea, le Kaka et toute une variété de canards.
On peut aussi entendre tous ces bruits d'oiseaux sur leur site internet.

Le camouflage fougère permet une bonne approche

Le centre est animé par des soigneurs qui ont à cœur de préserver la biodiversité unique de leur pays et nous avons le droit à des petites présentations sur les animaux du centre. Ça commence par les longfin eels, des anguilles de taille très impressionnante. Nous apprenons qu'elles sont capables de rentrer en hibernation sous la boue lorsque leurs marais s'assèchent et aussi qu'on ignore encore où est leur zone de reproduction car tous les traqueurs se détériorent sous la pression de l'océan Pacifique.

Nous passons ensuite par d'autres volières et attendons avec impatience le kiwi talk. Les kiwis sont des animaux nocturnes, ce qui rend leur observation difficile. Pour aider les visiteurs à profiter de leur visite, les cages des kiwis sont plongées dans le noir. Il y a des caméras nocturnes branchées sur les nids pour pouvoir repérer efficacement lorsque l'un d'entre eux décide de se promener. Nous finissons par en voir, en scrutant scrupuleusement l'obscurité de leur vivarium.

Le fait le plus horrifiant que nous ayons appris lors de notre visite : la femelle kiwi pond un œuf tellement gros par rapport à sa taille que l'équivalent humain serait d'accoucher d'un enfant de 5 ans.
On ne souhaite à personne d'être une femelle kiwi.

Le vrai problème auquel doit faire face le kiwi et ses autres compagnons à plumes, c'est la présence des mammifères qui s'est développée avec l'arrivée des colons. Avant les colons, le seul mammifère de Nouvelle-Zélande était la chauve-souris. Depuis, il y a des chats, des opposums et des musélidés (fouine, furet, etc) de toute sorte qui sont une menace pour ces oiseaux qui n'ont pas évolué pour se défendre contre des prédateurs. Leurs nids et leur jeune progéniture ne font pas le poids face à ces animaux qui raffolent d'œufs et de poussins.

Heureusement, il reste encore des humains consciencieux pour travailler à établir des zones contrôlées et sans prédateur afin de reconstituer au fur et à mesure la population des oiseaux natifs.

Malgré tout le bien que nous avons à dire de ce parc, ce n'est pas pour ça que les gens viennent dans le coin. Le haut lieu du tourisme ici, ce sont les grottes de Waitomo.

Waitomo est un des lieux les plus connus pour pouvoir observer ce qu'on appelle des vers luisants. En réalité ce sont plutôt des asticots. Ils passent plusieurs mois à chasser d'autres insectes en leur tendant un piège bien particulier, depuis le plafond des grottes où ils se logent. Ils tissent une espèce de toile plutôt circulaire, d'où pendent des fils d'une trentaine de centimètres. Attirés par la lumière qu'émettent les larves, les insectes viennent s'y piéger et se faire dévorer.

Waitomo est une grotte qui appartient à un grand réseau de grottes dans ce coin et qui a la particularité d'avoir été découverte par un Européen et un chef māori. On nous explique que très rapidement après la découverte de cette grotte, le tourisme s'est développé et a été opéré par le gouvernement néo-zélandais.
Heureusement, les terres ont fini par être restituées aux propriétaires originels (enfin leurs descendants quoi), sûrement après beaucoup de contestations.

La balade touristique nous mène au cœur d'un réseau de grottes de calcaire et notre guide nous explique les subtilités des formations rocheuses. Nous avons ensuite le droit à un cours sur la biologie des insectes luisants. Il éteint les lumières et la magie opère : la voûte se transforme en un petit ciel couvert d'étoiles bleues.
Nous nous tordons le cou à observer les petites tâches lumineuses : au bout de chacune, une petite larve qui attend son prochain repas.

La visite se prolonge ensuite vers un accès à la rivière souterraine. Nous embarquons et notre guide nous mène jusqu'à la cave principale, celle dont le plafond est illuminé et c'est clairement l'endroit le plus remarquable des grottes. Nous tanguons gentiment sous ce beau spectacle pendant de longues minutes.
Malheureusement, pas le droit de prendre de photos. Il faudra se contenter de nos envolées lyriques pour imaginer à quoi ça ressemblait.

Sur les conseils de notre hôte, nous prolongeons l'après-midi en allant jusqu'à la côte le long du Marokopa, en passant par une cascade imposante.

Notre route toute sinueuse nous emmène jusque sur une jolie plage de sable noir, parfaitement exposées aux vents.

Nous en reviendrons avec du sable noir dans tous les interstices et surtout sur notre cuir chevelu.


La visite suivante est dédiée à une saga qui a fait connaitre la Nouvelle-Zélande comme un pays idéal pour les tournages de films : le Seigneur des Anneaux. On parle bien de Hobbiton !

Nous avons révisé le premier film, et ce n'était pas inutile. Cela nous a permis de nous replonger dans l'ambiance, les paysages, la mythologie fantastique qui entoure ces œuvres.

Le set du tournage du Seigneur des Anneaux avait complètement été démonté une fois le tournage terminé. C'est lorsqu'il a été question de tourner la saga du Hobbit que les infrastructures sont revenues de façon permanente.

Hobbiton est donc caché entre de pittoresques collines, comme on en voit un peu partout ici. Le village des Hobbits est entouré de ruminants. Et oui, l'attraction touristique qu'est Hobbiton n'est qu'un complément de revenu pour le propriétaire de ces terres, qui est avant tout un fermier.
En tous cas, il a flairé le bon filon et c'est vraiment une organisation millimétrée qui est déployée pour faire vivre un moment exceptionnel à tous les visiteurs.

The shiirreeee

Tout le monde se pointe au parking visiteur d'où partent les autocars qui amènent les groupes au cœur des hectars de champs, à l'entrée du village hobbit. Ensuite, chaque groupe suit son guide qui fait des arrêts réguliers pour nous montrer les maisons de différentes tailles, nous lâcher quelques anecdotes de tournage et laisser assez de temps à chacun pour se faire des selfies souvenirs.

La visite se termine à la taverne du Dragon Vert où on nous sert un verre de la boisson de notre choix. À une autre occasion, on peut signer pour le tour Second Breakfast ou pour le festin du soir. Les prix sont salés mais si les repas sont à la hauteur des festins des films, on devrait en avoir pour son argent.

Taille hobbit, taille humain

C'était une bonne opportunité de venir voir le set du film. Sans être des fans inconditionnels, nous avons passé un bon moment d'émerveillement. Et pour nous donner envie de revenir, des travaux étaient en cours, pour l'aménagement de 3 maisons de hobbits dont l'intérieur sera visitable prochainement.
Les affaires vont bien à Hobbiton.