Le parc national de Tongariro est le premier parc national de Nouvelle-Zélande.
Premier dans le sens où c'est le plus vieux.

Il est constitué d'une grande zone qui englobe trois volcans : le Ruapehu, le Ngauruhoe et le Tongariro qui sont des lieux sacrés pour les māoris.

On va à Tongariro pour ses paysages et ses randonnées. Parmi lesquelles la très célèbre Tongariro Alpine Crossing, une randonnée d'une journée pour 19,4 km qui, paraît-il est l'incarnation de la variété et la beauté des paysages néo-zélandais. Néanmoins, elle vient aussi avec son lot de risques : elle présente un dénivelé positif de 1400m et est connue pour être une des randonnées sur laquelle il y a le plus d'intervention des secouristes.

Nous nous accordons le temps de la réflexion : on y va, on n'y va pas ? Nous ne sommes pas assez équipés pour bien faire la randonnée, il nous manque des affaires chaudes.
Finalement, nous nous lançons un jour de vent fort en sachant que nous n'irons pas jusqu'au bout et ferons demi-tour avant la moitié du parcours. De plus, la zone par laquelle nous avons entamé la randonnée est pile entre deux volcans ; un effet tunnel décuple la force des vents.

Nous commençons par une partie facile : ça sillonne gentiment dans le fond de la vallée. Ensuite, nous faisons une pause auprès de la cascade Soda springs avant de repartir de plus belle. Et c'est là que ça se corse. Déjà parce que ça monte et surtout parce qu'en montant, le sentier est de plus en plus exposé aux vents.
Tout au long de notre parcours, il y a des panneaux qui nous enjoignent à évaluer notre niveau de fatigue, la météo et de faire demi-tour si tous les indicateurs ne sont pas dans le vert.

N'écoutant que notre courage (ou notre inconscience), nous prenons acte des avertissements mais continuons quand même notre route. Nous effectuons donc l'ascension du devil's staircase en luttant contre le vent.
Une fois le sommet atteint, nous traversons South crater où nous nous faisons complètement décoiffer. Au bout du cratère, il y a quelques mètres de dénivelés avant d'atteindre notre point de demi-tour.

D'ici, nous avons une vue magnifique sur un paysage qui récompense tous nos efforts. Nous sommes sûrement dans la partie la plus étroite de l'entonnoir à vents parce que là, nous sentons que nous sommes à deux doigts de nous envoler. Nous faisons quelques photos rapides, en se disant qu'à un coup de vent près, nos téléphones partent faire un vol tourbillonnant jusqu'à un endroit où nous ne pourrions pas les récupérer.

Dommage de ne pas avoir été dans des conditions où nous aurions pu faire toute la randonnée. Mais au final, ce n'est pas si mal, nous avons pris une bonne dose d'oxygène et personne n'est venu nous secourir sur le sentier !

Heureusement, il y a d'autres randonnées à faire dans ce parc, beaucoup moins aggressives mais toujours avec les volcans en toile de fond.
D'ailleurs, nous ne sommes pas les seuls à apprécier le coin : l'équipe de tournage du Seigneur des Anneaux est venue filmer quelques scènes. Nous avons essayé bon an mal an de les reconnaître.