Travel Bellies

Chapitre 2 —

Buenos Aires


15 avril 2023

Nous voici dans l'hémisphère sud, en Argentine, à Buenos Aires.

Pour préparer notre séjour, nous nous sommes renseignés sur le pays et avons appris que les argentins font face à une inflation constante (+100% depuis l'année dernière). Nous croiserons plusieurs manifestations au cours de notre court séjour. Ils demandaient sûrement une revalorisation des salaires, plus de justice sociale, des aides de l'État pour lutter contre l'inflation et un meilleur dialogue entre syndicats et forces politiques pour renoncer à la réforme des retraites … ah non c'est pas ça …

Même s'ils ne sont pas contents, ils ne ratent pas une bonne occasion de faire des barbecues

Une des conséquences de cette instabilité financière est le développement d'un marché de change parallèle qui peut représenter pas loin du double du taux officiel. Il est recommandé de venir équipé d'espèces (dollars, euros, reals) pour les échanger dans des bureaux de change plus ou moins légaux et donc, gagner au change.
L'Argentine va être un pays où nous allons suivre de très près nos dépenses.

Nous nous retrouvons dans la rue Florida, assaillis auditivement par les rabatteurs qui cherchent les prochains clients prêts à les suivre vers un bureau de change clandestin.

« Cambio, cambio, cambio, … »

Notre espagnol, qui était presque suffisant pour nous en sortir, va aussi connaître quelques pépins. L'accent argentin nous donne du fil à retordre. La plaza de mayo devient plaza de maSHo, on ne marche plus dans une calle (on dit cayé) mais dans une caSHé.
Bref, nous sommes déstabilisés.

Cet arbre aussi n'est pas stable, il n'y a qu'à voir ses béquilles


À la faveur d'un free walking tour (dont le nom devrait plutôt être tip-based walking tour), nous visitons pendant trois heures les quartiers de Recoleta et Retiro. Ces deux quartiers sont architecturalement très proches de Paris et de l'ouest parisien en particulier. Et pour une raison bien simple : ils ont voulu copier Paris !!

L'âge d'or de l'Argentine (fin du XIXe siècle, début du XXe) a permis aux riches familles de Buenos Aires de s'adonner à leur loisir préféré : construire des hôtels particuliers. Aujourd'hui, la plupart de ces bâtiments sont devenus des ambassades ou des institutions gouvernementales.

On se croirait devant Matignon

Une balade dans ces quartiers nous rappelle bizarrement le XVIe.

Nous visitons plus tard le quartier de la Boca (la bouche), situé près de l'ancien port de Buenos Aires. C'était le quartier de l'immigration et il est beaucoup plus populaire. C'est aussi le quartier de l'équipe de foot Boca Juniors dont les couleurs ornent le coin.
Pour ceux qui, comme nous, ne savent rien de cette équipe, c'est le club dans lequel Maradona a joué pendant plusieurs années avant d'être transféré au FC Barcelone.

Ce stade en impose

Les liens entre l'Argentine et la France ne s'arrêtent pas ici. L'un des héros militaire national de l'Argentine, Jose San Martin, s'est inspiré des tenues militaires de Napoléon pour la faction de l'armée qu'il créera.

Aujourd'hui, ils gardent sa tombe, dans la cathédrale située Plaza de Mayo. 2 soldats qui veillent + 5 pour la cérémonie de changement = 7, c'est le nombre de soldats de l'armée originale de San José qui étaient encore vivants et présents lors de son enterrement.

Séparation de l'Église et de l'État, pas ici

Nous n'oublions pas non plus ce que le tango doit à l'Argentine. Nous avons poliment esquivé les couples de danseurs qui nous proposaient de prendre la pose contre quelques pesos, mais il fallait quand même cocher cette case.

Alors nous sommes allés à une représentation de l'Orchestre de Tango de Buenos Aires. Rien que ça.

Soirée orchestrale

Quelle surprise de voir et d'entendre des guitares électriques et des accordéons se mélanger avec des violons et du piano. Ce fut une belle heure musicale passée avec des experts (sur scène) comme des amateurs (dans le public, comme nous) et un bon premier pas dans le monde du tango.