Chapitre 9 —
Koh Larn
1er janvier 2024
Le nouvel an est proche et nous sommes en très haute saison touristique. Daphné a quelques souvenirs de son passage en Thaïlande, il y a 10 ans et où il n'y avait plus une place dans les hôtels. Pour éviter les déconvenues, il a fallu faire quelque chose dont nous avions perdu l'habitude : réserver un logement à l'avance (c'est-à-dire plus de deux semaines).
Après de savants calculs, des projections et beaucoup de planning, notre choix s'est porté sur l'île de Koh Larn (qui s'écrit aussi Koh Lan), au large de la station balnéaire de Pattaya.
Pour rejoindre l'île, nous nous sommes payés une belle journée de transport. Un départ à 7:00 en train pour 3h de traversée de la campagne. Ensuite 30 minutes de taxi à travers le fourmillement de Bangkok puis 2h30 de bus jusqu'au port de Pattaya. Nous prenons un terrifiant tape-cul de 30 minutes qui ose se faire appeler speedboat jusqu'à Koh Larn et arrivons à la conclusion que nous repartirons en ferry.
Finalement, nous mettrons encore un peu plus de temps à rejoindre notre hôtel, situé de l'autre côté de l'île. Le système de minibus parait bien mais personne ne semble vouloir nous amener à notre destination. C'est le personnel de notre hôtel qui passera nous chercher. Nous arrivons en fin d'après-midi du côté de la plage de Tawaen. C'est parti pour 3 jours de détente.
Nous sommes donc en face de Pattaya, qui est une ville balnéaire proche de Bangkok. Ce qu'il faut en retenir, c'est qu'elle accueille surtout une population de Bangkokois et de touristes russes en vacances. Les Européens et autres Occidentaux qui viennent en vacances en Thaïlande ont généralement tendance à privilégier des lieux de cultures et de nature plutôt que des villes dédiées uniquement au divertissement.
Quand on se balade, on entend donc beaucoup de russe autour de nous et on croise des Thaïlandais en pleine séance photo sur la plage.
La route entre Pattaya et notre île se parcourant rapidement, on peut trouver une agitation dans la journée qui a tendance à redescendre le soir lorsque les touristes sont repartis sur le continent.
Nous profitons de notre cadre idyllique pour paresser dans notre chambre d'hôtel et ne sortir qu'à partir du milieu d'après-midi, afin d'éviter le soleil qui cogne.
Il faut dire que le petit déjeuner est un buffet généreux qui nous permet de combiner deux repas en un seul et de comater ensuite plusieurs heures.
La fin d'année n'est pas stressante.
Pour trouver de quoi dîner, ce n'est pas très difficile. Il y a plein de restaurants qui ont posé des tables et des chaises sur la plage, sous des guirlandes de lumière et avec souvent, de la musique pour attirer le badaud. Quelques stands de street food opèrent aussi jusqu'en début de soirée. Il faut être rapides si nous voulons pouvoir profiter de notre dessert favori (en plus des glaces des konbinis) : les pancakes à la banane.
Pour le réveillon du 31, nous nous trouvons un de ces restaurants et nous installons les pieds dans le sable pour le dîner.
Ils proposent un menu orienté fruits de mer, plus que copieux qui nous régale.
Pour la digestion, nous allons nous poser dans le bar au bout de la plage.
Tout au long de la soirée, nous pouvons regarder les gens s'amuser avec les feux d'artifices achetés à une petite roulotte qui est stationnée le long de la plage et qui fait carton plein.
Dans le bar, une DJ fait de son mieux pour divertir les foules et à travers son set, nous découvrons une chanson très entraînante qui fait la promotion de Pattaya.
Après enquête sur ce tube plut, nous apprenons que la chanteuse thaïlandaise est aussi directrice d'une chaîne d'hôtels (héritée de son père).
Il n'est pas difficile de se demander si cette chanson aurait été écrite pour faire la promotion de vacances balnéaires, et contribué à la croissance de cet empire familial.
Sur ces bonnes considérations, le temps passe et minuit arrive. Au passage à l'année suivante, tout le monde déclenche son feu d'artifice et toute la plage s'illumine.
Pour bien commencer cette nouvelle année, nous louons un scooter pour parcourir l'île et se percher en haut de différents points de vue et de temples dans le coin. Nous passons par les plages, regardons passer les groupes qui vont récupérer les bateaux de fin de journée avant de nous même repartir vers notre plage.
À notre départ, nous faisons une pause de quelques heures à Pattaya pour aller voir le mystérieux sanctuaire de la vérité. Il y a beaucoup de monde qui défile, des visites guidées par groupes selon les langues parlées et des gens qui prennent la pose tous les 4 coins du temple. En même temps, il faut dire qu'il est beau et très sophistiqué.
Le propriétaire de ce temple est un homme d'affaire thaïlandais qui souhaitait construire un lieu spirituel inspiré de différentes religions asiatiques. Tout est construit et sculpté en bois et on nous assure qu'aucun clou n'est utilisé pour faire tenir la structure. Il y a de quoi s'ébahir devant la finesse des détails des sculptures et de l'ampleur de toutes les décorations.
En revanche, on ne va pas s'étendre sur le contenu des messages mis en avant qui prônent la tolérance, la paix et le respect. On dirait un condensé de citations à afficher sur la porte de ses toilettes.
Un autre détail à retenir : le temple est toujours en construction (et le sera visiblement pour encore quelques dizaines d'années) alors il faut mettre un casque de chantier pour s'y promener.