Chapitre 3 —
Koh Lanta
18 décembre 2023
En mauvais enfants de la télévision, l'émission Koh Lanta n'a jamais retenu notre attention.
C'est dommage de se rendre sur cette île sans sentir ce lien privilégié.
Du coup, nous nous rattrapons en lisant la page Wikipédia en vitesse sur le minibus qui nous conduit du port à nos bungalows.
En arrivant sur Koh Lanta, nous nous retrouvons sur une île qui est bien plus grande que les précédentes.
Déjà il y a des voitures, plus de scooters que précédemment, des routes goudronnées et beaucoup moins de gens à pied sur le bord des routes.
Rien que de se rendre à notre hôtel nous prend 25 minutes en étant véhiculés.
Fini les petites îles confortables et à taille humaine, nous devons nous réhabituer à d'autres dimensions.
Nous nous installons à côté de la plage de Klong Khong, populaire mais loin d'être envahie par les foules. Il paraît que nous sommes dans la période d'entre-deux : entre les touristes qui prennent des vacances d'hiver avant de rentrer chez eux pour fêter Noël et ceux qui arriveront pour fêter Noël au soleil. Nous n'avons pas de problème de foule pour nous organiser.
Nous louons un scooter et nous retraversons l'île en direction de Koh Lanta Old Town.
Les maisons sont en bois et la moitié d'entre elles sont sur pilotis avec vue directe sur la mer.
Nous y déjeunons et après avoir jeté un coup d'œil rapide aux souvenirs des établissements environnants, nous repartons.
John a encore trouvé un cours de batik, donc direction l'atelier pour peindre tout l'après-midi.
Après avoir beaucoup débattu, nous tombons d'accord pour recopier une estampe d'Hokusai sur un tissu aux dimensions d'un sarong. Même à deux, cela fait beaucoup de travail : le crayonné, puis la cire. Et enfin l'étape de coloration. Chaque étape étant organisée légèrement différemment des ateliers indonésiens, nous perdons nos repères.
Nous passons tout l'après-midi debout à tourner autour de notre canevas, tantôt avec de la cire dans les mains ou des pots de coloration. L'artiste qui nous encadre est très attentif et nous aide beaucoup à trouver les bonnes couleurs qui sauront rendre hommage aux œuvres originales.
Nous repartons complètement rincés. Il faudra que nous revenions le lendemain matin, avant notre cours de cuisine, pour récupérer notre grand bout de tissu qui aura subi ses traitements chimiques et son séchage réglementaires.
Au final, nous sommes fiers de notre œuvre.
C'était d'autant moins facile que la toile était à l'horizontal et donc susceptible de recevoir des tâches.
Et puis nous avons passé plusieurs heures d'affilée debout à se faufiler d'un coin à l'autre de notre toile, parfois dangereusement penchés dessus pour aller atteindre le centre.
Bon, nous ne sommes pas vraiment sûrs de ce que nous allons en faire, mais en tout cas, nous avons un vrai beau et grand souvenir.