Chapitre 2 —
Koh Mook
15 décembre 2023
Île suivante : Koh Mook, l'île de la perle. Un peu plus au nord que la précédente, un peu plus grande, bien que moins développée. Nous la choisissons sur les conseils de la personne de l'agence qui vendait les tickets de bateau.
Nous arrivons sur une jetée qui nous paraît très longue. Assez vite, nous nous rendons compte que la plage étant particulièrement plate, il faut pouvoir s'assurer que l'île est accostable quelle que soit la marée, ça a du sens.
Nous nous installons à mi-chemin entre ce qui tient lieu de centre-ville et le port, soit moins de trente secondes de marche (une fois le ponton parcouru bien sûr). C'est en faisant quelques aller-retours devant une petite agence touristique que son propriétaire mentionne que le port est un lieu d'observation de la vie marine. Le soir, c'est le tour des tortues et le matin, celui des dugongs.
Voilà une information que nous n'avions pas et qui nous intéresse grandement.
Le soir de notre arrivée donc, nous nous dirigeons vers la jetée et repérons un petit groupe de touristes accoudés à la rambarde.
Ils regardent les fonds marins éclairés par les lampadaires épars.
Il y a bien une tâche qui bouge sous les vagues.
En attendant quelques minutes, celle-ci grossit et se rapproche de la surface.
Très délicatement, l'énorme tortue expire, inspire et replonge.
Nous observerons en tout deux tortues qui paissent ce soir-là. C'est très joli cette routine, c'est relaxant et c'est un évènement rare dans nos vies de voir des tortues sauvages d'une telle taille.
Le lendemain matin, c'est l'heure de l'observation des dugongs.
On nous a expliqué qu'ils sont visibles à partir de 9:00 et généralement avant l'arrivée des bateaux de passagers qui, eux, arrivent vers 11:00.
Deuxième coup de chance pour nous : ce jour-là, il y a un dugong qui est venu brouter le fond de mer.
Comme pour notre tortue, nous repérons une grosse tâche qui bouge dans la mer.
Celle-ci doit faire environ 2m de long.
De temps en temps, il remonte à la surface. On entend un petit bruit d'air expiré et il replonge. C'est un beau spectacle et c'est sûrement encore plus rare que de voir des tortues. Voici un séjour qui est déjà couronné de succès.
L'après-midi, nous marchons vers la plage à l'opposé de notre ville. Nous suivons la route à pied pendant 30 minutes avant de nous arrêter à quelques mètres de notre point d'arrivée pour déjeuner. Ensuite, nous nous dirigeons vers la plage pour nous enquérir du prix de location d'un kayak. Il s'agit d'un des deux moyens possibles pour aller voir la fameuse grotte d'émeraude. L'autre moyen étant de réserver un tour avec un bateau.
Nous supposons qu'il doit exister une technique pour manœuvrer un kayak à deux. Et personne ne nous a partagé ce secret. Nous faisons un long trajet en zigzags et nous avons la plus grande difficulté à maintenir notre cap. Malgré tout, nous arrivons à destination : une rangée de bouées sur lesquelles sont amarrés d'autres kayaks.
À partir de ce point, il faut se garer et finir le chemin à la nage. La grotte n'étant accessible qu'autour de la marée basse, il faut bien viser son heure. Nous nous enfonçons donc dans la grotte, qui s'assombrit assez vite. Heureusement pour nous, notre loueur de kayak nous a aussi passé une petite lampe hermétique.
Il y a une galerie d'environ 80m avant d'arriver à une plage entourée de vertigineuses falaises, un archétype de repaire de pirates. On imagine facilement une structure similaire à nos cénotes mexicains qui se serait effondrée sur elle-même, il y a probablement des centaines d'années. Ne voulant pas risquer l'étanchéité de nos téléphones, pas de photo de la grotte.
Nous nous fatiguons à nouveau les bras et la patience pour repartir dans l'autre sens, rendre le kayak à la tombée de la nuit. C'est une journée bien remplie que nous venons de vivre et le joli coucher de soleil nous permet d'en profiter encore plus.
Prochaine destination : encore une île pleine d'aventures !