Nous partons en direction de Castro avec hâte : nous nous apprêtons à vivre notre première expérience de couchsurfing. C'est-à-dire que nous allons être hébergés gratuitement chez quelqu'un du coin. Plaisir d'offrir le gîte, joie de recevoir des inconnus.
L'intérêt est de partager un peu de nos cultures respectives et de pouvoir un jour rendre la pareille à d'autres voyageurs.

Nous retrouvons notre hôte à son travail et il se propose de garder nos sacs et nous indique des activités et points d'intérêts pour l'après-midi.
C'est aussi un des atouts de couchsurfing. Qui de mieux qu'un local pour nous aiguiller dans nos visites ?

L'île de Chiloé a un caractère unique …

Son climat est particulièrement pluvieux. Elle est souvent comparée à l'Irlande. Et cela la rend aussi très verdoyante. De tout notre séjour sur place, un seul jour a été sans pluie. C'est une île avec beaucoup de communautés côtières et une industrie du bois très développé dès sa colonisation. En résulte un bord de mer agrémenté de maisons en bois et sur pilotis : les palafitos.

En parlant de colonisation, les jésuites venus évangéliser l'île ont utilisé tout ce bois pour construire les églises. 16 d'entre elles, sur plus de 150, sont classées au patrimoine de l'Unesco.

Nous avons parcouru les alentours de Castro à l'aide des bus locaux. C'est la première fois que nous utilisons autant les transports en commun depuis notre départ.

La première difficulté c'est de savoir où passe le bus. Heureusement, les arrêts sont plutôt bien indiqués le long de la panamericaine sud et les villages ne sont pas si grands.
La seconde est de savoir quand il passe. Et là … c'est la surprise.

Aucun des arrêts ne comprend ni plan des lignes ni horaire. C'est ce qui fait le charme de l'aventure nous direz-vous.
Et quand rien d'autre ne marche, on peut toujours lever le pouce (c'était le conseil de fond de notre hôte couchsurfeur).

Voici nos petites escapades à la journée autour de Castro.

Dalcahue, son bord de côte, son musée de la ville (petit et gratuit), son marché artisanal et sa cantine qui nous a servi un curanto.

Mais qu'est-ce que le curanto ?
Il s'agit d'un plat typique de l'île, d'origine mapuche. On le prépare en creusant un trou, remplit de braises et de pierres chaudes. Par-dessus, on met tous les ingrédients que l'on souhaite cuire et on recouvre le tout de grandes feuilles de Nalca. On y retrouve beaucoup de fruits de mer, du poisson, des pommes de terre, des petits pains d'on-n'a-pas-su-quoi et des saucisses.

Achao et son église datant de 1754, son bord de côte et ses gangs de chiens. Mais n'abusons pas encore une fois de photos de chiens errants.

Chonchi, son bord de côte, son musée de la culture locale et son église, aussi classée au patrimoine de l'Unesco.

Le parc national de Chiloe et sa plage face au pacifique.

Nous l'avons visité lors de notre seul jour annoncé sans pluie et nous avons bien fait. Néanmoins, cela ne s'est pas passé sans heurts et notre journée fut mouvementée.

En commençant par la plage, nous nous attendons à pouvoir la descendre à pied pour rentrer un peu plus bas dans les terres et vers l'entrée du parc. Il n'en est rien : une rivière coule le long de la plage. Impossible de la traverser sans se mouiller.

En rebroussant chemin, nous remarquons que la marée monte et surtout que la plage penche vers le lit de la rivière. Quelques vagues houleuses et notre chemin se retrouve barré par les flots. Nos chaussures sont résistantes mais pour minimiser les risques, nous préférons nous déchausser.

Nous avons visité le parc avec juste assez de temps pour s'enliser dans la boue, glisser sur du bois mouillé et repartir avec une belle promesse de bleu.

Malgré ces propos peu flatteurs, nous y retournerions sans hésiter : il abrite encore de belles choses à découvrir. Et même le trajet de bus pour l'atteindre est scénique.

Notes pour notre prochain séjour ici, ou pour d'autres curieux :

• Revenir en été. Bien que les étés soient pluvieux aussi, il fait plus chaud et on se sèche plus facilement.
• Essayer de louer une voiture pour se déplacer plus aisément et surtout jusqu'aux points d'intérêts, à l'écart des lignes de bus.
• Passer quelque jours à Ancud pour voir les pingouins, avant qu'ils ne migrent.
• Sauter sans hésiter sur encore d'autres îles de l'archipel, grâce aux nombreux ferries.
• Approfondir la question des églises chilotes