Travel Bellies

Chapitre 4 —

Hawaï


24 août 2023

L'archipel de Hawaï, situé à peu près au milieu du Pacifique, a été notre choix d'étape pour la traversée de cet océan. Cette décision a été prise après d'intenses réflexions et a finalement donné forme à l'itinéraire que nous avons parcouru ces derniers mois : l'Amérique du Sud, du sud au nord. Quitter le continent américain en direction de l'ouest et donc en traversant le Pacifique peut se faire de plusieurs manières. Mais les prix et les offres de vols en provenance d'Amérique du Sud étaient plutôt limités. Alors que depuis Los Angeles, hub aéroportuaire majeur, les options sont florissantes et les prix plus raisonnables.

C'est donc pour cette raison que nous avons choisi Hawaï. Et surtout, vu la distance à parcourir depuis la France pour visiter cet archipel, il n'est pas raisonnable d'y aller à un autre moment de notre vie que pour ce tour du monde.
Nous voici désormais avec un décalage horaire de 12 heures pile avec la mère patrie. Ça rend les calculs faciles.

Nous avons abordé Hawaï avec beaucoup d'appréhension : destination prisée, prix exorbitants, et un rapport contrarié avec le tourisme qui menace les locaux et leur rend le coût de la vie de moins en moins accessible. Faire du tourisme à Hawaï nous pose presque des problèmes d'éthique.

Vraiment, c'est une étape qui est loin de la route des baroudeurs et ce, pour de bonnes raisons.

Nous débarquons à l'aéroport et sommes déçus de ne pas être accueillis par des colliers à fleurs et des chanteurs en chemise aux couleurs criardes, accompagnant des chants au ukulélé. Peut-être est-ce seulement réservé aux touristes de première classe ?

Pas le temps de se plaindre au bureau des vahinés, c'est parti pour 1h de bus vers le quartier de Waikiki, la zone touristique d'Honolulu.

Drôles de moineaux

Nous nous prenons 3h de décalage horaire depuis la côte ouest des États-Unis. C'est donc vers 16:00 que nous nous retrouvons à déjeuner sur la plage de Waikiki de quelques délicieux tacos. Nous en profitons, ce sera probablement les derniers de ce périple. En toile de fond, l'eau turquoise de la mer et les nageurs qui y barbotent, des rangées de palmiers, le cratère de Diamond Head. Voilà une jolie carte postale que même les tours des hôtels ne parviennent pas à gâcher.

Une bonne surprise à notre arrivée est de découvrir que Hawaï, à mi-chemin entre l'Asie et l'Amérique, dispose d'une grande diaspora est-asiatique au sein de sa population. On entend plus parler coréen qu'espagnol dans les rues. Et évidemment son influence se fait sentir.
Le fameux poke bowl, plat hawaïen qui a trouvé son chemin jusque dans les assiettes du monde entier, ne vous rappelle-t-il pas un peu les sashimis japonais ? On peut aussi trouver dans les boutiques de souvenirs des peluches d'icônes japonaises habillées à la mode hawaïenne.

Avez-vous déjà vu … Hello Kitty bronzée ?

Juste à l'angle de notre auberge, se trouve un 7-Eleven, un convenience store. C'est un mélange entre la supérette du coin et le boutique de station service, avec tout, absolument tout pour dépanner. On y vend des snacks, des brosses à dents, des glaces, de quoi se préparer des nouilles instantanées, du café. On peut aussi y recharger son pass de transport en commun, acheter le journal et passer au petit coin.
C'est ici que nous faisons l'expérience des prémices de la culture japonaise.

Au rayon des snacks et des plats, on retrouve entre autres du spam musubi. Il s'agit d'une boule de riz surplombée d'une tranche de Spam™ (oui, la viande en boîte américaine) trempée dans de la sauce. C'est un plat typiquement hawaïen qui résume bien le mélange des cultures et la vie insulaire d'après-guerre.
Dans les autres spécialités locales : n'importe quoi à base d'ananas ou de noix de macadamia, sauf—et c'est scandaleux—la Häagen-Dazs Macadamia Nut Brittle.

Parmi les excursions dans lesquelles nous nous sommes aventurées : une randonnée sur la crête au-dessus d'Honolulu, avec vue sur la ville et le cratère de Diamond Head d'un côté et la forêt de l'autre. C'est beau à voir, et c'est vraiment curieux de se retrouver sur un sentier avec des pentes raides de chaque côté. On ne ressent pourtant pas tant de vertige car la nature dense aura tôt fait de stopper notre chute si nous venions à faire un faux pas.
Nous en profitons pour suer à grosses gouttes, et mouiller nos casquettes. Ce n'est pas qu'il fasse une chaleur suffocante mais c'est plutôt une combinaison entre l'effort, la chaleur et l'humidité qui nous rend dégoulinants.


Une initiation à un nouveau sport pour John et quelques rappels pour Daphné : le bodyboard. Il fallut choisir entre s'essayer au bodyboard ou au surf. Au regard du peu de temps que nous pouvions accorder à cette session de glisse, nous sommes arrivés à la rapide conclusion qu'au bodyboard, nous aurions au moins une chance d'attraper une vague. Tant pis pour les bragging rights, il faudra s'en contenter. John a réussi à prendre 3 vagues pour de vrai, il se sent pousser des ailes.

Nous avions l'air presque aussi classe qu'eux

La dernière journée fut un peu compliquée, c'est là qu'on aurait voulu avoir une voiture : des heures de bus interminables pour rejoindre un spot de plongée pour se faire recaler car nous n'avions pas réservé de places. Une pause plage plus loin et au calme. Puis à nouveau des heures de bus pour arriver au musée Bishop, musée de la culture hawaïenne, quelques minutes avant sa fermeture. Heureusement, on a bien voulu nous laisser entrer sans payer pour faire le tour du musée à la hâte en 20 minutes. Dommage, ça reste une bonne journée.

La liste des choses à faire sur cette île et les autres est encore longue. Cela nous laisse un sentiment d'inaccompli, et une forte envie de revenir bien que ce ne soit pas raisonnable.

Pas de temps à perdre, on change de continent, de pays, de langue et de culture … Prêts pour le premier grand dépaysagement de ce voyage ?

En vrai, on n'est pas bien là ?