S'organiser une séjour de dernière minute aux États-Unis présente plusieurs défis. D'une part, nous sommes en plein milieu de la période estivale : nous ne sommes pas les seuls à visiter le coin. D'autre part, nous arrivons de plusieurs mois de crapahutages dans des pays où le coût de la vie est bien moins élevé : la marche à passer est haute et nous fait mal au porte-monnaie.
Ces deux facteurs combinés font que beaucoup de lieux intéressants à visiter ne présentent plus vraiment de possibilités que nous pourrions considérer comme abordables.

Au final, nous avons choisi la location de voiture et avons identifié plusieurs destinations que nous pouvons visiter en une semaine. Cela nous paraît la solution la plus économique mais ce ne sera peut-être pas un gain significatif.
Première étape : Las Vegas ! Ayant trouvé des offres sur des nuits d'hôtel en plein sur le strip, nous avons sélectionné celui dont le parking est gratuit, cela fera une prise de tête en moins.

En quelques heures de route depuis Los Angeles, nous atteignons les grandes plaines arides du désert de Mojave. Peu de temps avant d'arriver, nous voyons la civilisation fleurir à nouveau avec des pubs pour toutes les promesses de divertissement des attractions et casinos du coin.
Nous arrivons par le sud et suivant la freeway qui coupe la ville en deux. La silhouette des hôtels se dessine rapidement et nous rejoignons le strip. Ensuite, nous montons nous garer dans notre parking, et nous sommes accueillis par une chaleur étouffante. Au compteur, pas moins de 40°C !

Nous rentrons dans notre palace, traversons le lobby, ses machines à sous et ses restaurants et nous présentons très fièrement au check-in, avec nos gros sacs à dos. Direction le 10ème étage (sur 36 donc bon, pas si impressionnant que ça au final) et nous trouvons une grande chambre, un lit king size et une vue sur le strip et les hôtels extravagants à proximité. C'est notre pause luxe du moment. Et tout ça pour moins cher que notre auberge en dortoire à Los Angeles.

Une fois installés, nous regardons se coucher le soleil et sortons à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. Ce n'est pas difficile. Toutes les expériences culinaires, tous les types de cuisine possibles et imaginables peuvent être trouvées à Las Vegas. En revanche, trouver des prix qui nous paraissent abordables, c'est plus compliqué.

• L'intérieur de la pyramide du Luxor, ses statues en toc et ses expositions : le Titanic et bien sûr la tombe de Touthankamon
• Le New York–New York, avec une belle salle d'arcades et un grand 8
• L'Excalibur au thème médiéval où nous sommes allés prendre un généreux buffet a volonté

Marcher le long du strip c'est être de temps en temps dehors, à désécher et souvent dedans à traverser les casinos et les galeries commerciales climatisés pour se rafraîchir. Tout est très connecté : certains hôtels-casinos sont reliés par des ponts, d'autres par des trams. Le seul répit nous est accordé la nuit. Peut-être est-ce pour cela que la vie nocturne est particulièrement dynamique ?

Il y a une multitude d'activités à faire : des expositions, des aquariums, des concerts, des spectacles ou même des tours d'hélicoptere au-dessus du grand canyon. Nous essayons de nous cantonner à ce qui est abordable, voire gratuit ; mais la prochaine fois que nous venons à Las Vegas, ce ne sera pas sur une décision de dernière minute, et cette fois, nous nous organiserons pour aller assister à un spectacle.

Puisque nous avons une voiture, un petit tour est de mise jusqu'au DTLV (centre historique de Las Vegas) où l'on trouve Fremont Street. C'est une rue qui est couverte par un toit de LEDs infiniment grand et cernée de casinos. Nous ne sommes pas entiêrement sûrs de comprendre comment, mais la température y est légèrement plus basse qu'ailleurs, c'est agréable.

C'est aussi dans un de ces casinos que nous avons trouvé le courage de nous lancer dans des jeux d'argent. Après avoir observé longuement quelqu'un jouer sur une des machines, presque comme un robot, à appuyer continuellement sur le bouton spin comme un zombie, nous décidons de nous lancer. Mais quand même, nous posons auparavant quelques questions à une employée, pour s'assurer d'avoir tout compris.

Nous mettons avec émotion un billet de $5 dans la machine et c'est parti. Au final, nous effectuerons un gain de $2,50 ! Daphné a le réflexe de réclamer le gain au lieu de continuer, et la machine nous imprime un bon que nous pouvons soit réutiliser dans une autre machine, soit échanger au distributeur automatique du casino contre des billets sonnants et trébuchants. La machine ne rendant pas de pièce, nous jouons les 0,50¢ en trop jusqu'à ce qu'il ne reste plus que 0,05¢ et nous repartons avec le voucher comme souvenir.

Nous nous essayerons une seconde fois au bandit manchot et nous repartirons avec un gain qui nous permet d'amortir le starbucks précédemment payé pour accompagner cette session. Ensuite, nous jouons la carte de la raisonnabilité et ne toucherons plus aux machines à sous de notre séjour.
Par contre, la salle d'arcade moderne et la salle d'arcade vintage nous délesteront de quelques sous de plus.

Tout en bas du strip : le Pinball Hall of Fame. Un nom parfaitement trouvé pour une immense salle d'arcades de différentes générations dont bien sûr une collection impressionnante de pinballs en tout genre. C'est John qui est content : Vegas lui plaît de plus en plus.

Pour conclure ce séjour, nous allons faire trempette dans la piscine de l'hôtel. (Nous ne payons pas des resort fees pour rien !) John veut faire comme les grands et siroter une marg glacée—et hop, $20 en moins.

Dernier rebondissement avant de partir : un criquet cherchant des copains au milieu de la nuit a trouvé un chemin jusqu'à notre commode. Nous avons fini par appeler la réception qui a convoqué leur employé de maintenance.
Arrivé vers minuit, il a démonté toute la commode pour retrouver le criard dans le rail d'un tiroir et nous a raconté sa trépidante vie d'unique ingénieur maintenance pour un hôtel de 3000 chambres. Nous sentons que Ralph est hébété par le travail et qu'il serait bien resté plus longtemps nous écouter raconter nos périples. Mais il ne faut pas qu'il s'attarde car la nuit est encore longue et peut-être que d'autres criquets jouent à cache-cache.