Travel Bellies

Chapitre 7 —

Crise reuch


17 octobre 2023

Avant de quitter l'Île du Nord, nous refaisons un saut par Auckland, pour jeter un coup d'œil rapide à l'ambiance du match de rugby dans un bar, à 8h un dimanche matin. Et surtout pour remercier les amis qui nous ont accueillis et considérablement aidé pour la première partie de notre séjour.
Il est temps de leur dire au revoir et de se tourner vers la seconde partie du séjour néo-zélandais : l'Île du Sud.


Nous arrivons donc à Christchurch en début d'après-midi, frais comme des gardons et prêts à enchaîner sur une dizaine de jours dans un van aménagé à parcourir les routes de l'île. C'est un moyen très populaire de voyager dans ce pays, nous avons croisé beaucoup de vans sur l'Île du Nord et nous savons qu'ils sont encore plus nombreux ici.

Après un déjeuner rapide dans une zone commerciale toute proche de l'aéroport, nous rejoignons notre agence de location, la bouche en cœur.

On voit rapidement qu'ils ont un système bien huilé : il y a des kiosques pour faire un check-in autonome. Enfin aussi autonome que possible, pour valider les add-ons essentiellement et payer quelques suppléments probablement. Nous discutons donc avec une personne qui s'apprête à s'occuper de nous. La formalité principale : récupérer et photocopier nos permis de conduire. Pas de problème, les voici. Mais nous apprenons que nous devons aussi fournir les permis originaux.
Ça, c'est une nouveauté pour nous. Ils sont restés sagement en France, et on ne nous l'a jamais demandés jusqu'à présent. Après tout, pourquoi s'encombrer de deux permis ?

Sont-ils sûrs qu'ils ont bien besoin des deux ? Le manager s'en mêle, les autres collègues aussi. Visiblement embarrassés, ils passent un coup de fil à la NZTA, l'autorité des transports néo-zélandaise. On confirme qu'il faut bien le permis original.
Nous voilà dans de beaux draps.

Les loueurs nous rassurent : ils peuvent faire glisser notre location de quelques jours, le temps de trouver une solution.
Nous prenons une nuit d'hôtel à Christchurch pour réfléchir à la suite des évènements. Nous passons un jour et demi à chercher des solutions : cela se fait essentiellement par des annonces sur les réseaux sociaux pour recruter un conducteur supplémentaire, écouter les conseils que d'autres voyageurs essayent de nous proposer et faire le tour de l'auberge pour savoir si nous pouvons éventuellement trouver des personnes qui souhaitent faire équipe avec nous.

Petite visite culturelle entre deux séances de lobbying

Finalement, nous prenons contact avec une Anglaise qui doit arriver dans quelques jours dans l'Île du Sud, mais à un autre aéroport. Il faudra qu'elle prenne un bus pour nous rejoindre et venir récupérer le van avec nous. Nous retournons donc à l'agence pour discuter de la possibilité de déclarer un autre conducteur, d'upgrader notre location pour avoir un couchage de plus.
Finalement, notre sauveuse a des problèmes d'avion et le départ potentiel est encore décalé. Nous arrivons finalement à la conclusion qu'on ne peut pas attendre plus longtemps. Tant pis pour la location.

C'est la deuxième difficulté qui se pose à nous. Nous avons depuis bien pris le temps de lire les petites lignes du contrat de location pour lequel nous nous sommes engagés, en payant en ligne. Ils précisent que si nous annulons la location, ils prélèveront le montant total qui leur est dû. L'accompte a déjà été prélevé et n'est pas remboursable. Mais le reste du montant est loin d'être insignifiant et ça fait peser lourd de lâcher des centaines d'euros dans le vent.

Nous repartons vers l'agence pour une dernière fois avec l'intention de nous battre pour faire en sorte de ne pas se faire prélever le reste du montant. Nous nous préparons psychologiquement et affinons notre stratégie de domination mentale : pleurer, jouer sur la corde sensible, menacer de laisser une note négative à l'agence (on nous a sussuré qu'ils reçoivent un gros bonus pour des retours positifs).
Finalement, nous leur demandons, prêts à en découdre, : « Comment ça marche pour l'annulation ? » Notre interlocutrice s'éclipse un moment pour aller discuter dans l'arrière-boutique avec ses collègues. Elle revient quelques minutes plus tard : ils ne nous feront pas payer plus ; l'acompte est perdu mais pour le reste, pas de soucis, ce serait trop cruel de nous faire ça.

S'étant préparés au pire, nous repartons soulagés avec l'après-midi devant nous pour élaborer nos futurs plans, plus passagers.


Mais avant, nous nous payons une visite au centre Antarctique qui est dans le coin. En effet, c'est de Christchurch que partent les missions vers le continent polaire pour une groupement de plusieurs pays.

Maman les p'tits C-17 qui vont à McMurdo ont-ils des skis ? Oui.

Pour nourrir la curiosité du grand public à cet égard, il y a un grand centre explicatif et intéractif juste à côté de leur base néo-zélandaise.

Nous avons découvert avec frisson la storm room où une fois bien équipés, on peut faire l'expérience d'une tempête antarctique. Il fait -8°C dans la salle et on nous envoie joyeusement des rafales de vent à -18°C. (En vrai, ça descend en dessous de -60°C même sans tempête.)

Un atelier interactif de husky (c'est-à-dire un guide devant quelques infographies et trois gros chiens) nous explique que ça fait 30 ans qu'il n'y a plus de chien en Antarctique ; ça ne nous empêche pas de faire des papouilles aux boules de poil venus représenter leur espèce.

Le bassin des pingouins étant exceptionnellement en train de subir son grand ménage de printemps, nous avons eu le droit à un prix réduit et une conférence enthousiasmante devant un aquarium vide.

C'est féériquement doux un pingouin

Un autre atelier proposé aux visiteurs est une sortie en Hägglund : des véhicules tout-terrain de technologie suédoise, utilisés pour les déplacements. Du coup, ils ont construit un terrain accidenté juste à côté du musée. Et il y a quelqu'un dont c'est le boulot de secouer les touristes là-dessus. Sympa non ?

Port de la ceinture de sécurité obligatoire