Travel Bellies

Chapitre 6 —

Aucun bobo à Tōkyō


5 septembre 2023

Et nous revoici à Tōkyō. Ce ne sera pas la dernière fois de notre séjour, mais pour nos compagnons de voyage si. Nous nous concentrons cette fois sur la partie ouest de la ville. Essentiellement, cela regroupe les quartiers de Shinjuku et Shibuya connus pour être des épicentres de la modernité, de la mode, du shopping et des activités de loisir diverses et variées. Nous logeons à Ōkubo, quartier coréen de Tōkyō, à une station de toute l'agitation.

S'y promener dans l'après-midi et dans la soirée, c'est découvrir que la densité de la foule peut atteindre des proportions rarement imaginées. C'est aussi découvrir des façades recouvertes de publicités vidéos, d'affiches immenses, de néons, de panneaux listants tous les commerces desservis par une cage d'escalier.
Ce sont les quartiers les plus animés de Tōkyō et on s'y perd facilement. Dans la foule et dans l'éventail incessant des distractions.


Nous débarquons avec empressement (merci donc les trains annulés), et avons réservé une visite au TeamLab, un musée d'art moderne intéractif (i.e. un musée pour instagrammeurs). Nous arrivons pile à l'heure pour notre créneau.

La visite commence par un petit avertissement : nous aurons les pieds dans l'eau dans certaines zones et nous allons marcher sur des miroirs dans d'autres. Donc attention aux pantalons et aux jupes. Heureusement, le prêt de short est gratuit. Voilà qui n'est pas commun pour un musée et assurément moderne.

Et c'est parti pour des déambulations pendant plus d'une heure. Les espaces se succèdent. La salle avec de l'eau à l'aspect laiteux et des poissons qui sont projetés à sa surface. La salle avec des rideaux de LED qui forment un labyrinthe. Celle où on s'allonge au centre d'une sphère pour avoir l'impression d'être dans l'espace ; et les objets célestes seraient des fleurs. Celle où des rideaux de fleurs sont motorisés et nous permettent de se déplacer dans une petite bulle d'orchidées.

Nous étions plutôt à côté du public cible qui profitait bien de chaque salle pour faire durer la séance photos. Mais c'était souvent surprenant, bien fait, et très ludique entre amis. Mention spéciale pour la salle au sol mou, qui nous a donné l'impression de marcher sur un nuage.


Nous découvrons avec surprise qu'au Japon (ou tout du moins, dans le quartier d'Harajuku) les commerces n'ouvrent qu'à partir de 11:00. Nous nous y sommes pointés sur les coups de 10:00 et c'est difficile de s'occuper quand absolument tout est fermé. Pas l'ombre d'un petit café ou d'une boutique pour flâner. Ça veut dire aussi qu'il n'est pas possible de se trouver un coin de climatisation pour échapper à la chaleur infernale tokyoïte du mois de septembre.

Au bout d'un petit tour de pâté de magasins LVMH, le temps a suffisamment passé et nous faisons la queue devant le café que nous avions repéré. Heureusement que nous sommes en avance de 15 minutes car il y a déja des gens devant nous. Pour le petit déjeuner de fin de matinée (aussi nommé déjeuner en avance), nous avons choisi les fluffy pancakes, spécialité virale.
On dirait des petits nuages légers, « jiggly » et moelleux.

Ça bloup bloup comme promis

La visite du quartier se poursuit vers le temple Meiji (encore une sépulture déguisée en temple, ou serait-ce le contraire). Nous faisons une visite rapide du jardin associé à celui-ci et trouvons un petit kiosque pour faire une courte pause.

Quand soudain, les bancs tremblent un peu, le toit de notre abri se met à craquer … et nous voici témoins à nouveau d'un tremblement de terre. Renseignements pris (dans la minute), l'épicentre est à moins de 100km. Nous sommes émus de vivre un tel événement, heureusement que la Californie a fait office d'entrainement.

Ce sacré saké a ébloui la pellicule


Les cafés à chats sont de plus en plus populaires en France mais c'est bien au Japon que le concept est poussé à l'extrême (ou qu'il y a un manque de régulation ?). On peut trouver des cafés avec des cochons miniatures, des chiens, des chiots mais encore avec des hiboux, des loutres et on a même vu des zoo café, là ils ne s'embarassent même plus, ils ont tous les animaux.

Si certains cafés à animaux nous paraissent à la limite de l'éthique, c'est très difficile d'y résister. Après avoir étudié la question de façon aussi approfondie que possible, le choix se porte sur un café avec des mini-cochons. Les cochons étant des animaux plutôt sensibles et sociaux, on se dit que ce ne sont probablement pas les plus malheureux à passer des journées entières à jouer avec des humains.

Cochons dans une couverture

Et nous n'avons pas été déçus. Déjà parce qu'ils sont nombreux donc cela donne beaucoup d'opportunités de faire des papouilles. Ensuite parce qu'ils sont plutôt enjoués à l'idée de faire connaissance (ou tout du moins de nous renifler). C'est Delphine qui a eu le plus de succès avec jusqu'à 4 cochons sur ses genoux et maleureusement pour lui Johann a eu du mal à se faire des amis porcins. Pendant ce temps, un cochon a décidé que Daphné serait son matelas officiel et s'est endormi sur ses genoux pendant les 30 minutes de la séance.

Le reste de notre temps a été agrémenté par des sessions de lèche-vitrine dans les multiples boutiques à thème qui peuplent notre coin de Tōkyō. Difficile de résister à l'attrait de toutes les sirènes de ces petites peluches mignonnes ou de ces goodies décoratifs dont on n'a absolument pas besoin.

Tout ce qui est merchandisable sera merchandisé

Nous ne perdons pas de temps non plus à profiter de la vie nocturne des quartiers alentours. Avec en ligne de mire : l'expérience japonaise. Une ruelle étroite bordée d'izakayas, ces petits bars où les clients sont directement assis au comptoir. Une session karaoké. Le célèbre croisement de Shibuya, observé religieusement depuis l'étage du Starbucks adjacent. Déguster de la street food en déambulant dans les rues. Aller dépenser ses yens dans les salles d'arcades et les gachapons.

Tant de choses à voir et à faire et si peu de temps à y consacrer. Voilà la véritable tragédie de ce voyage.

Le jeu du tamtam ou le jeu du cercle, il faut choisir

Juste avant de se casser la voix

Comme tout voyageur qui s'apprête à quitter le Japon, une partie de nos activités sont consacrées aux souvenirs. Et dire qu'il y a le choix serait encore trop léger. Il y a bien sûr les souvenirs classiques comme des t-shirts ou des magnets pour le frigo. Mais au Japon, on semble avoir élevé cet art.
Chaque franchise culturelle se décline en beaucoup d'objets. Des serviettes, des éventails, des porte-clés de toutes les formes, des porte-cartes, des peluches, des figurines, des stickers, des chaussettes, des biscuits, des bonbons, etc.

Est-ce qu'il y a la place pour ça dans la valise ?

Il y a de quoi être débordé. Heureusement pour nous, le retour n'est pas pour tout de suite, ça nous fait une excuse pour être plus raisonnables.

C'est bon, ils ont vu le Japon