Travel Bellies

Chapitre 15 —

Imagine ma visite à Hiroshima


21 septembre 2023

Nous prenons la direction d'Hiroshima pour la prochaine étape. Il s'agit de la ville la plus occidentale de notre séjour au Japon.
L'histoire d'Hiroshima n'échappe à personne et pourtant, hormis quelques indices, on pourrait penser qu'il s'agit d'une ville parfaitement ordinaire.

Hiroshima (« grande île ») est contruite sur l'embouchure de plusieurs fleuves et c'est sur cette île centrale qu'a eu lieu la première attaque nucléaire de l'histoire de l'humanité. Un bâtiment à l'épicentre a survécu au choc : un palais d'exposition industrielle, aujourd'hui connu sous le nom A-bomb dome. Tout autour, il y a des mémoriaux pour la paix, pour les enfants, pour ces victimes-ci, ces victimes-là. On peut parcourir les jardins et observer tous ces monuments qui appellent à la paix.

Nous commençons par une visite du « musée du mémorial de la paix ». Nous y voyons des descriptifs très précis de l'histoire de certaines victimes, ce qu'ils faisaient ce jour-là, les membres de leur famille, les conséquences bien sûr (toujours tragiques) et comment certaines archives sont arrivées jusqu'au musée.
Nous avons un véritable aperçu des évènements qui ont secoué le pays et des conséquences sur la population locale. Nous prenons bien le temps de tout lire et le musée fermant déjà ses portes, nous devons accélérer notre passage dans les dernières salles, plutôt consacrées au point de vue américain et aux aspects techniques de la bombe.

À la fermeture du musée, qui coïncide avec le coucher du soleil, nous nous promenons dans les jardins, à travers les nombreux monuments pour la paix qui ont vu le jour.
Il est l'heure de se mettre en quête d'un dîner. La priorité est de trouver un restaurant d'okonomiyakis où nous pourrons goûter un authentique hiroshima-style okonomiyaki.

Pas besoin de savoir lire le japonais pour savoir faire un okonomiyaki

Un okonomiyaki se cuisine sur une plancha, sous les yeux du client de préférence, teppanyaki-style. On utilise ce qui ressemble à de la pâte à crêpes pour la base et dessus viennent s'ajouter du chou, du bacon, des œufs, parfois du poulpe et du fromage. On n'oublie pas tout un ensemble de toppings : de l'oignon vert, de la bonite séchée, de l'algue séchée et surtout, surtout une dose généreuse voir obscène de sauce okonomiyaki et de mayonnaise.

La particularité des okonomiyakis d'Hiroshima c'est que les ingrédients sont déposés couche par couche (alors qu'à Ōsaka, on mélange tout) et qu'en plus on rajoute une portion de nouilles, histoire d'être sûr que le client ne meurt pas de faim.

Nous trouvons notre bonheur dans un tout petit restaurant du centre-ville de style izakaya : tout le monde au comptoir et à peine de la place pour circuler debout. Nous regardons avec fascination le chef préparer notre dîner. L'avantage c'est que ça nous aide à attendre et ça nous ouvre l'appétit.
Et puis le chef a aussi un petit livre de cours de japonais préparé spécialement pour les touristes. Nous y apprenons à commander une bière et se présenter : ça fait de l'animation et de la conversation.

Nous sommes servis sur des plaques chaudes et avec notre propre petite spatule pour pouvoir couper efficacement des petites portions. Nous nous régalons évidemment, l'okonomiyaki mérite bien son titre de comfort food.


Prochaine activité de notre séjour à Hiroshima : aller visiter Miyajima. Il s'agit du nom de la ville située sur l'île d'Itsukushima mais c'est le nom de la ville qui est surtout retenu pour la désigner. Cette île est située dans la baie d'Hiroshima et facilement accessible en transports.

Elle est connue pour son torii qui a les pieds dans l'eau la moitié du temps et ça leur a valu le sceau de l'UNESCO. De plus, elle a été honorée du titre d'« une des 3 vues les plus spectaculaires du Japon », en 1643.

Nous sommes accueillis par une pluie qui s'intensifie assez vite. Nous luttons quand même et tentons de se rapprocher du fameux torii. Finalement, nous faisons demi-tour et partons à la recherche d'un restaurant pour le déjeuner. Peut-être que d'ici que nous ayons fini le temps se sera dégagé.

Un ramen dans le bide plus tard, pas encore tout à fait séchés, nous nous retrouvons à nouveau dehors et heureusement, la pluie s'est enfin arrêtée. Les biches de l'île sont aussi de sortie et s'aventurent auprès des touristes en espérant trouver une récompense alimentaire.
C'est la bonne occasion pour aller visiter le temple qui a les pieds dans l'eau (comme le torii). Nous le traversons et finissons de l'autre côté de la petite baie dans laquelle est installé le temple.

Nous n'avons pas le temps de nous lancer dans une randonnée sur les hauteurs de l'île. À la place, nous profitons du beau temps retrouvé pour regarder descendre la marée.
Ensuite, nous nous promenons rapidement dans un parc avant de retourner dans le village pour déguster des momijis dans les rares boutiques encore ouvertes.

Les momijis sont des petits gâteaux moelleux, en forme de feuille d'érable (d'où le nom), souvent fourrés avec de la pâte de fruits : haricots rouges (classique japonais), fraise, raisin, chocolat, caramel, pêche, etc. On nous a aussi proposé des versions farfelues telles que frites ou bien fourrées au camembert.

Je veux bien jouer à cet UFO catcher

Nous finissons cette journée le ventre comblé de ces délicieuses pâtisseries, face au soleil couchant.