Travel Bellies

Chapitre 11 —

Comida, oui-da


8 avril 2023

Heureusement pour nous tous, les prouesses culinaires mexicaines ont déjà traversé l'océan Atlantique et atteint les rives européennes. Nous partons donc avec quelques bases en la matière.
Voici un pêle-mêle de notre alimentation au Mexique, de nos impressions et de nos recommandations.

Cocina y solar maya, Martina Bacao, 2012
Gran Museo Maya de Merida

On commence par un classique : le taco. Ici, les tortillas (la galette de maïs, pas les chips) sont de petite taille (parfaites pour le creux d'une main), servies par deux avec leur fourrage. Ça fait un taco ! On y ajoute des compléments parmi lesquels : oignon, persil, citron, sauce rouge qui pique et sauce verte qui pique un peu plus.

On a l'embarras du choix : du porc ou des tripes ?

Le classique du classique, c'est le taco al pastor. Sur une belle broche, qui rotate paresseusement devant un grill, de la viande de porc, assaisonnée avec plein de bonnes choses, attend gentiment qu'on vienne l'alléger de quelques grammes. Les miettes ainsi récupérées vont passer quelques courtes minutes sur une plaque bien chaude avant de connaître leur avant-dernière demeure : un taco tout frais.

Ce descriptif ne vous rappelle rien ? Il semblerait que cette méthode de cuisson soit héritée des immigrants libanais.

Quelle dextérité !

Les meilleurs tacos sont évidemment ceux qu'on trouve dans les stands de rue, le long des trottoirs, une fois la nuit tombée. C'est ce qui fait le charme du plat bien sûr.

La tortilla est aussi servie en accompagnement de beaucoup de plats ici. Là où les Français ont leur pain, les Mexicains ont leur tortilla.

Nous découvrons au passage une curieuse façon d'entreposer les tortillas au chaud : les calebasses. Celles-ci sont à l'origine le fruit d'une plante, le lagenaria siceraria. Une fois sec, il est vidé et transformé en contenant. C'est un ustensile courant dans la culture maya et comme beaucoup de choses, on peut le transformer en objet de décoration en le gravant.

Mais qu'est-ce qui se cache dans cette calebasse ?

Le cacao, ingrédient phare des Mexicains, était initialement consommé en boisson avec du piment. Pas grand-chose à voir avec le Nesquick qu'on connaît. Ce que l'on sait moins, c'est que le cacao sert de base pour faire le mole (à prononcer molé). C'est une sauce assez épaisse qui se cuisine selon une recette différente, selon la région et la famille qui la prépare. Elle est souvent servie dans les restaurants, soit avec des tortillas (les chips, pas les galettes de maïs) soit en sauce (par exemple sur des enchiladas).

La sauce mole

On a goûté aussi le café au chocolat : café azteca. Bu et approuvé.

Un ingrédient peu connu chez nous et hérité des Mayas : la chaya (arbre à épinard). C'est un ingrédient utilisé dans la cuisine yucatécane à différentes sauces. Ça ressemble à une espèce de feuille d'érable. On la retrouve en accompagnement ou en jus.

Miam, une feuille

D'autres inspirations salées : les gorditas, le poulet asado (sauvagement servi avec des spaghettis, du riz et du chou), le pozole, n'importe quoi avec du nopale dedans (c'est un cactus !), les quesadillas, les enchiladas, la liste est sans fin !

Le pozole, soupe de tomate, maïs, porc et plein de bonnes choses nourrissantes

Dans la catégorie des desserts, voici les glaces !
Ça se vend très bien dans le Yucatán, vous vous doutez pourquoi. Ils font preuve de créativité et voici quelques goûts que nous avons croisés mais pas nécessairement goûtés : fromage bleu et compote de pommes, edam (oui, le fromage), biscuit et beurre d'amande, huile d'olive, dates et amandes, beurre et croissant.

Quel parfum avons-nous pris à votre avis ?

D'autres inspirations dessert : les marquesitas (très proche des crêpes mais en plus croquant), les churros, des bananes frites et un monde de pâtisseries à explorer.

Dans la catégorie des boissons, voici la Horchata !
Ne vous méprenez pas, la horchata mexicaine n'est pas la horchata valentienne. Mais il y a bien des similarités. Ce breuvage rafraîchissant et laiteux est fait à partir de riz au Mexique (et non pas de suchet comme à Valence). Attention à ne pas finir votre verre ou vous risquez de rencontrer le dépôt.

Une horchata bien fraîche (tkt)

D'autres inspirations boissons (alcoolisées) : le pulque, le mezcal, la tequila, la michelada (bière aromatisée servie dans un verre dont les bords ont été frottés au citron et au sel ; se boit en faisant la grimace).


La liste des restaurants que nous avons testés et approuvés :

Tulum : El Camello Jr, restaurant aux portions généreuses. On a pris le ceviche qui était très bon.

Merida : Museo de la Gastronomía Yucateca. Comme son nom ne l'indique pas, c'est d'abord un restaurant. Mais il y a bien un espace musée à l'arrière qui nous explique les subtilités de la cuisine maya. Il est recommandé de réserver mais nous n'avons eu aucun problème pour avoir de la place. L'autre point bonus, c'était la présence d'un groupe de mariachis pour animer la soirée.
La Chaya Maya : spécialisé dans la cuisine maya aussi. Il y avait dans un coin du restaurant une femme qui faisait des tortillas à la chaîne sur une pierre chaude. Au moins, on était sûr qu'ils étaient frais.

Valladolid : Nena Nena, nous avons commencé à en avoir marre de manger de la viande. Lorsqu'on a vu ce restaurant végétarien avec de bonnes recommandations, nous avons sauté sur l'occasion. On nous a offert un shooter pour avoir de l'enjeu au petit jeu qu'il y avait sur chaque table.

Holbox : le rooftop de la Casa HX. C'est un endroit très agréable pour boire un verre et contempler le coucher de soleil sur Punta Coco. Attention, c'est cher, comme tout Holbox de manière générale.

Mexico : Pali Pali. Végétarien et dans une galerie plutôt chic du centre de Mexico. On était chez les bobos du coin mais la nourriture était très bonne.

Derniers tacos pour la route ; ils sont végans, pour changer