Chapitre 10 —
Teotihuacan
6 avril 2023
L'avantage de loger dans une auberge, c'est qu'un grand nombre d'activités sont organisées par celle-ci. Dans le désordre : des cours d'espagnol, des activités piñatas, des cours de salsa et de yoga, des tours à pied de la ville. Il y a aussi des activités payantes comme des tours avec une agence vers des points d'intérêts distants.
Nous nous inscrivons au tour qui nous amène visiter Teotihuacan, site archéologique majeur de la région de Mexico.
Nous rejoignons un groupe dont les ¾ viennent de notre auberge et nous sommes répartis dans deux vans avec un guide pour tout le monde. Il passera la journée à sauter d'un van à l'autre pour nous faire toutes les explications en anglais et en espagnol au sujet de ce qu'on visite. Le pauvre, il fait des heures supplémentaires.
Premier arrêt : la Plaza de las Tres Culturas, une place sur laquelle le peuple mexicain a maintes fois fait valoir ses droits (¡hasta la revolución siempre!).
On y voit aussi les vestiges du dernier tremblement de terre de la semaine qui fait que le sol s'effondre d'un côté. Ce sont les premières traces de l'équilibre précaire de la ville que nous remarquons. En effet Mexico était un grand lac qui recueillait les eaux venant des montagnes environnantes. Maintenant que le lac est asséché pour y installer les gens, le sol se fait meuble et un peu partout, si on fait attention, on remarque que certains bâtiments penchent.
Deuxième arrêt : cinquante kilomètres de topes plus au nord, une coopérative d'artisanat mexicain. L'endroit parfait pour assécher les porte-monnaies des touristes.
On commence par nous faire une visite des lieux : le maguey, plante qui servait à de multiples usages (les vêtements, les tatouages et le pulque), l'obsidienne, pierre qui permet de faire plein de petites bricoles et enfin dégustation de pulque, tequila et mezcal.
Il est à peine 10 heures du matin.
On nous donne quartier libre, mais, bien que chacun flâne dans les rayons, il nous semble qu'il est encore un peu tôt pour faire du shopping.
Troisième arrêt : la zone archéologique de Teotihuacan, inscrit au patrimoine de l'UNESCO depuis 1987.
C'est le moment de s'émerveiller.
Les pyramides sont gigantesques et à l'image que nous avons des Aztèques.
On nous explique que la ville était sûrement multiethnique, carrefour migratoire de l'Amérique Centrale.
Le site abrite deux grandes pyramides, des temples disséminés sur toute l'immensité des lieux et des allées démesurées pour relier le tout. Pour en bien saisir les dimensions, une escale au musée de l'anthropologie est fortement recommandée pour compléter la visite, d'autant qu'il y a peu de fresques, d'artefacts ou de frises à voir ici.
Quatrième étape : le déjeuner. La culture, c'est comme la confiture, ça ouvre l'appétit.
Voici l'histoire qu'on nous a racontée au sujet de la fondation de la ville de Mexico (coté Tenochtitlan, au centre).
Le peuple aztèque, originaire de l'Utah a migré vers le sud et vivait de nomadisme et d'eau fraîche.
Ils auraient reçu une vision qu'ils devaient s'installer là où un aigle serait perché sur un cactus.
Peut-être était-ce un aigle dévorant un serpent ?
Peut-être un aigle sortant des eaux ?
Les historiens ne se sont pas encore mis d'accord.
Le cactus en question était un figuier de Barbarie (symbole du cœur sacrificiel d'après Wikipedia) et poussait sur une île du lac Texcoco.
Un peuple guidé par des visions mystiques, ça ne vous rappelle rien ?
Ils ont en tout cas posé bagages par ici et ont fondé la ville.
Bref, rajoutez-y un serpent vaincu et cela fait de belles armoiries nationales, non ?
Cinquième étape : la basilique de la vierge Guadalupe.
Nous passons par la nouvelle basilique vers l'ancienne, construite là où la vierge apparut miraculeusement, haut lieu de pèlerinage.
Ils sont en pleine préparation du weekend de Pâques donc nous ne pouvons l'admirer que de loin.
Ce qui nous permet de bien nous rendre compte que les angles entre les murs et le sol ne sont pas droits.
Pour conclure cette journée, le guide a offert à tout le groupe une bouteille de tequila qui a été sifflée sur le chemin du retour.
Le pauvre, il a sûrement fait un burn out.