Travel Bellies

Chapitre 8 —

Qui ose toquer si tôt à Kyōto


9 septembre 2023

Nous échappons au typhon qui déverse autant de pluie que possible sur la capitale en prenant la direction de Kyōto. Nous nous installons complètement trempés dans le train, bien contents de voir que la pluie ne semble pas perturber la circulation.

La ville de Kyōto abrite beaucoup de choses à visiter, c'est une étape incontournable d'un séjour au Japon. En tant qu'ancienne capitale impériale (pendant plus de 1000 ans !), en plus des palais et demeures princières, les temples, autels et autres lieux photogéniques invitent à prolonger le séjour.
Une des difficultés pour organiser un séjour à Kyōto est que tout est très éparpillé. Heureusement, il y a un bon réseau de transports en communs et c'est à coups de bus essentiellement que nous allons visiter la ville.

Nous avons pris un logement à quelques pas d'un des grands temples à visiter : Kiyomizu-dera. Une fois nos bagages posés, nous partons donc à son assaut. Nous errons entre les bâtiments du temple et surtout nous passons par la terrasse qui offre une vue imprenable sur la pagode et le bassin dans lequel toute la ville s'est développée.

À la sortie du temple, nous sommes à proximité du quartier de Gion. Le soir arrive et les allées s'illuminent. La plupart des commerces sont en train de fermer et le calme des rues est parfait pour faire une petite balade.
Ce faisant, nous remontons vers le centre-ville et cette courte déambulation nous a ouvert l'appétit. Rien qu'un bon restaurant de ramen ne saurait corriger.

Une fois le ventre plein, nous rejoignons les rives de la rivière Kamo et la rue Ponto-chō qui est connue pour être un des rares endroits où on peut apercevoir les geishas et les maikos (les apprenties geishas).


Le jour suivant, nous partons découvrir Fushimi Inari-taisha. Son nom indique qu'il s'agit d'un autel (shrine en anglais). En pratique, on a plutôt affaire à toute une colline et sa forêt, de ses multiples autels éparpillés sur tout le périmètre et d'un imposant temple qui accueille les visiteurs à son entrée.

Le temple est dédié à la déesse Inari Okami, considérée comme étant favorable aux bonnes affaires et aux bonnes récoltes. On l'identifie facilement grâce aux statues de ses messagers, les renards, présents sur les autels et temples qui lui sont dédiés.

Le messager des dieux

Il s'agit du second temple le plus visité de tout le Japon, juste après le temple Meiji, à Tōkyō, que nous avons visité quelques jours plus tôt. C'est une des raisons qui nous a poussé à chercher une entrée alternative à celle par laquelle se déverse le flux de touristes.

Nous avons donc commencé notre marche matinale dans une zone complètement résidentielle, au nord du temple. Après avoir sacrifié notre sang aux gardiens du coin (les moustiques), nous avons suivi un chemin forestier jusqu'au premier indice : une porte torii. Une parmi les milliers que comptent ce site.
La plupart des torii que nous pouvons voir sur ce site sont en faite des dons : des cadeaux de la bourgeoisie, des commerces ou des entreprises pour s'attirer les faveurs de la déesse.

Nous avons bien fait de commencer par notre petite randonnée discrète car une fois le sommet atteint, nous voyons arriver sur les hauteurs les touristes et les fidèles en sueur. Nous avons presque l'impression d'avoir triché. Une fois la descente entamée, la foule s'épaissit et il devient de plus en plus difficile de prendre une photo avec un fond parfaitement vide.

Cette statue de chien se cachait parmi les renards


Deuxième matin, personne ne toque tôt et nous démarrons calmement. Nous visitons le temple Kinkaku-ji, ou temple doré. On peut se promener dehors, dans ses jardins. Son nom n'est pas trompeur, or donc on ne peut s'approcher du temple ; en or, donc.

Puisque nous avons payé un pass de bus à la journée pour aller jusqu'au temple, nous en profitons pour le rentabiliser. Ce sera donc complété avec une visite du mont Arashiyama et de la forêt éponyme.
Le mont Arashiyama est habité par des spécimens de type primate : les macaques japonais. Une vingtaine de minutes d'ascension suffisent pour atteindre le bout de la promenade et la résidence des singes. C'est très bien encadré. Il y a des soigneurs un peu partout qui vérifient que les visiteurs ne s'approchent pas trop près des singes. (Ou serait-ce le contraire ?) Il y a une salle où l'on peut acheter des friandises pour les bestioles pour les nourrir en toute sécurité.

Un singe ? Où ça ?

Et quelle vue sur la ville !

La forêt de bambous est située à proximité de notre montagne aux singes et nous allons y faire un tour en fin d'après-midi. C'est un bon endroit pour faire des photos, regarder les autres faire des photos, se faire piquer par les moustiques ou encore regarder les autres touristes se faire balader en pousse-pousse inversé. Comprenez ici que quelqu'un tire la cariole à la force des ses cuissots.

Qu'est-ce qui pousse le plus vite ? Les bambous ? Les cheveux de John ?

… c'est le pousse-pousse bien sûr !

Il y aurait encore beaucoup de choses à voir à Kyōto mais on s'arrêtera là pour cette fois-ci.

On n'oublie pas de saluer les mascottes du coin