Travel Bellies

Chapitre 4 —

Sideman


14 novembre 2023

Déménagement vers notre destination suivante. Notre taxi nous récupère à la sortie de la clinique, nous repassons chercher nos affaires à l'hôtel et nous partons pour Sideman (souvent écrit Sidemen), petite ville calme comparée au reste de l'île.

Nous avions réservé le logement avant l'accident. Pas de chance pour nous, les bungalows sont situés au bout d'un chemin en pente descendante d'au moins 200m. Quand on débute en béquilles, ça s'annonce compliqué.

Heureusement, le patron de l'hôtel vient nous chercher. Daphné se retrouve donc à l'arrière du scooter qui manœuvre avec précaution jusqu'à la terre promise. Il reste quelques escaliers à franchir à l'arrivée sinon c'est pas drôle.

Une fois au bungalow, c'est parti pour la routine : de la glace sur la cheville, la pommade, une compression et on élève le pied. Daphné limite ses mouvements aux trajets entre les trois lieux suivants : lit, salle de bain et table à manger.

Rapidement après s'être installés, la mousson fait régulièrement tomber la pluie en trombes. Le deuxième soir, après une précipitation particulièrement intense, John décide d'entamer sa carrière de livreur en scooter. Le petit chemin raide est recouvert de branches fraîchement tombées, des flaques se sont formées sur la boue, la nuit est complète sous la jungle ; c'est un parcours technique parfait pour vérifier les compétences requises. Une fois ce premier challenge accompli, les autres trajets sembleront faciles en comparaison.

Entre les missions de ravitaillement, John est parti faire un tour de la région. La route en lacets passe de villages typiquement mal entretenus à des paysages pittoresques, les gens font des signes au touriste, la balade est très détendue.


Dernier jour sur place, dernière escapade avant de changer de villégiature, John va voir seul le grand temple de Besakih à ¾h en scoot. Le site est effectivement immense. On nous habille d'une jupe pudique à l'entrée extérieure, et on nous assigne un guide par groupe ; individuel dans ce cas-ci. Tout le monde monte sur un petit train pour rejoindre l'entrée proprement dite.

Le pura hindou est le plus ancien connu de Bali, construit à partir du XIIIe siècle autour de 1000m de hauteur sur une pente qu'on peut suivre pendant 6h de rando pour arriver au sommet du mont Agong.

Aujourd'hui, procession pour un mort

Le complexe est composé de nombreux sous-temples répartis sur une grosse centaine de mètres de dénivelé. Les constructions s'organisent autour de la cosmologie des trois divinités principales.

C'est aussi l'occasion de présenter la « princesse timide » au touriste

La plupart des constructions en pierre volcanique sont très similaires aux nombreux temples qu'on a vus jusque-là, même si plus grandioses. La différence spécifique qu'on retrouve ici se cache dans des murs structurels, beaucoup plus primitifs et en pierre non volcanique. Ce sont les vestiges du temple initial, bien conservés pour préserver l'authenticité des lieux.

La jupe vole la vedette

Une fois le shooting photo individuel fini, John a le droit de redescendre tout le chemin du petit train à pied, pour devoir passer devant toutes les boutiques au cas où un petit creux le frapperait. Mais il faut se dépêcher, il a promis de revenir avant midi. Sur la route, la pluie commence à tomber, puis se calme. Toute cette course permet de faire le check out dans les temps, avant de se lancer dans une série d'aller-retours sur le scooter pour monter au DAB du coin et déposer Daphné, les sacs, la chèvre et le chou au centre-village. Toute pulsion de deux-roues maintenant assouvie, c'est l'heure de déjeuner.