Chapitre 3 —
Ubud-abum
12 novembre 2023
Ubud est une ville populaire pour les touristes mais axée autour de la culture et la nature (plutôt que du surf et des plages, comme beaucoup de villes de Bali). Il est très facile d'y trouver des hôtels très bien équipés pour des prix qui nous paraissent dérisoires. Un peu partout dans la ville : des boutiques de vêtements aux prix occidentaux, des boutiques d'aromathérapie et autres cosmétiques cosmiques, des studios de yoga, des espaces de co-working (le digital nomadisme a du succès ici) et plein de restaurants qui vont du warung au haut de gamme sélectif.
Nous venons ici pour découvrir l'ambiance culturelle, surtout après notre intense cours de cuisine. En marchant un peu partout dans la ville, on peut voir facilement cette jolie architecture balinaise qui nous fait croire que derrière chaque porte se cache un temple.
Nous visitons tout d'abord l'enceinte du palais d'Ubud où nous revenons le lendemain soir pour un spectacle de danse et de gamelan. Le gamelan, c'est une musique indonésienne traditionnelle à base de métallophones. Le rythme est généralement réparti entre plusieurs percutionnistes, et les instruments sont accordés afin de produire des fréquences d'interférence.
Pour accompagner cette mélodieuse cacophonie, il y a des groupes de danseuses qui se succèdent et interprètent des chorégraphies qui racontent diverses histoires. Heureusement, on nous a distribué un petit pamphlet à l'entrée, sinon nous aurions eu du mal à saisir toutes les subtilités de leurs mouvements gracieux.
Quelques caractéristiques de ces danses :
- Un maquillage qui souligne fortement les yeux et qui amplifie le mouvement des yeux. (Si, si, on danse aussi avec les yeux à Bali.) Assez effrayant selon Daphné.
- Les mains dansent aussi, les doigts tremblotent et le poignet se casse. Tout cela se retrouve dans l'imagerie hindoue assez facilement. Et ça aussi, ça met Daphné mal à l'aise
- Les costumes sont très beaux et semblent lourds à porter. Difficile de s'imaginer prendre du plaisir à la place des danseuses tant il doit faire chaud là-dessous.
Somme toute, nous passons une belle heure à observer le spectacle et à préférer nos sièges en plastique plutôt que la scène et les projecteurs.
À proximité du palais d'Ubud, il y a le water palace d'Ubud. Étant donné qu'il s'agit d'un temple, tenue correcte exigée. On nous fait mettre des tenues respectueuses du culte et nous sommes donc assortis à tous les autres qui visitent ces lieux sacrés.
Un peu plus loin, nous allons nous balader dans des rizières. D'un coup le bruit de fond disparaît, plus de scooter, de klaxon ou de voiture. Tout le brouhaha est absorbé par les arbres qui semblent former un rempart autour des rizières.
Qu'on se le dise, ce ne sont pas les rizières les plus typiques de Bali mais elles ont le mérite d'être accessibles à pied et un restaurant a eu la bonne idée de s'installer juste au milieu. C'est donc l'arrêt parfait pour un déjeuner au milieu de la journée.
La panse remplie, nous retournons sur nos pas et quittons ce joli coin de calme. L'étape suivante, au sud de la ville : la forêt aux singes, une des attractions touristiques majeures d'Ubud.
⁂ L'incident ⁂
Daphné se rappelle y être allée il y a 10 ans (c'était à deux semaines près) et elle choisit une des rues qui traversent la ville du nord au sud pour y retourner. Ce faisant, nous continuons à profiter du paysage et des temples qui bordent cette rue.
La mémoire de Daphné commence à s'activer et elle se demande si elle ne logeait pas dans cette rue la fois d'avant. Ou peut-être qu'elle était juste passée par là. En passant devant une des multiples portes de temple, celle-ci l'interpelle. Se pourrait-il que ce soit la même qu'elle a photographié il y a 10 ans ? En fouillant un peu, elle retrouve la photo originale et en comparant, c'est bien la même porte. On retrouve les même petits défauts.
Quel drôle de hasard ! L'occasion serait perdue si on ne faisait pas une photo pour se commémorer la coïncidence.
Il y a une divinité dans ce temple à qui cela n'a visiblement pas plu.
En redescendant les marches, l'une d'entre elle décide de ne pas coopérer et c'est la chute.
La cheville gauche se tord, Daphné entend un crac distinct et impossible de reposer le pied par terre.
Heureusement, nous sommes au milieu d'une ville et pas d'une randonnée au fin fond de la jungle.
Nous trouvons de l'assistance pour nous faire une compresse de glace et même une séance de magie pour démarrer la guérison.
Nous acceptons notre sort et abandonnons la forêt aux singes—pour l'instant.
Nous irons à la clinique le lendemain pour vérifier que rien n'est cassé et s'assurer qu'il ne s'agit que d'une entorse. Grâce à la puissance des rayons X et d'un orthopédiste compétent et anglophone, nous partons rassurés avec des compresses et des béquilles pour les jours à venir.
Heureusement pour nous, nous avons un rythme de voyage lent et aucun plan particulier pour les jours à venir. Nouveau programme donc : repos, repos et repos.