Travel Bellies

Chapitre 1 —

Banteay Chhmar


8 janvier 2024

Notre première étape cambodgienne est hors des sentiers battus. Il s'agit d'un petit village à deux heures de la frontière qui dispose d'un bel ensemble de temples en ruines. Mais rien à voir avec les temples d'Angkor. Ici, il y a moins de visiteurs par an que de visiteurs par jour à Angkor.

Pour venir visiter les temples, nous sommes passés par une association de tourisme communautaire. Il s'agit d'un groupe de volontaires, qui s'appuient sur les habitants du village pour développer le tourisme. Il y a des familles qui ouvrent les portes de leurs maisons aux touristes, qui deviennent des chambres d'hôte. D'autres s'occupent de jouer les guides touristiques ou d'être chauffeurs.
En contrepartie, l'association éduque les locaux à l'hospitalité, l'hygiène, l'anglais, etc. Et bien sûr, elle aide les touristes et les hôtes à prendre contact et organiser les séjours.

Les Khmers auraient inventé le tir à la corde

Nous nous trouvons donc dans une des maisons qui accueillent les touristes et elle propose aussi des repas. Nous prendrons le petit déjeuner et le dîner chez eux mais malheureusement pas avec eux.
Nous sommes chez l'habitant mais pas trop quand même.

Nous sentons tout de suite que nous sommes loin des sentiers battus : éclairage public inexistant, la route est plutôt un chemin de terre, tous les enfants que nous croisons nous dévisagent puis nous saluent en anglais, nous voyons les vaches rentrer le soir en passant devant notre chambre.
Et puis aussi, le rythme de vie est inhabituel : à 21:00 tout le monde est couché et à 5:00 ou 6:00 du matin, tout le monde est debout, prêt à se lancer dans les activités de la journée.

Les temples de Banteay Chhmar ont été construits à la même époque qu'Angkor Thom, un des grands complexes religieux proches d'Angkor Wat. On peut les dater entre la fin du XIIème et le début du XIIIème siècle.

Il y a un temple principal, entouré de douves et de murs d'enceinte couverts de fresques qui ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes. On voit un peu partout des traces des restaurations en cours sur les statues. Malgré tout, c'est un site plutôt méconnu des touristes et mal compris par les spécialistes.

Autour de cet édifice, il y a neuf temples satellites dont un qui est situé au milieu d'une île artificielle. Il faut marcher le long d'un long ponton de 700m pour aller voir ce qu'il en est.

Pour visiter tout ça, nous louons des vélos et cela nous permet d'atteindre facilement les autres temples alentours en échange de beaucoup de poussière qui nous colle à la sueur. Pas de chance pour nous, les guides adultes officiels ne sont pas disponibles ce jour-là, et nous nous contenterons d'être admiratifs devant les ruines, interrogatifs sur leur interprétation et un peu tristes à la vue de leur état.

Lorsque nous visitons le temple principal, un groupe d'enfants se prend d'affection pour nous et s'improvise guide des lieux. Malheureusement, nous sommes bien incapables de communiquer avec eux. Alors nous les suivons gentiment dans les ruines et écoutons avec attention ce qu'ils essayent de nous dire. Nous nous échangeons des sourires et des mangues séchées mais c'est bien difficile de partager plus.

De belles fresques qui font honneur à l'hindouisme

Dernière surprise avant de partir : nous avons pris l'habitude de laisser nos chaussures dehors, comme les Cambodgiens. Sauf que dehors, il y a des chiens qui s'ennuient la nuit. Une des baskets de Daphné en a fait les frais et nous repartons avec une chaussure bien entamée.