Travel Bellies

Chapitre 7 —

Se reposer à La Paz


5 juillet 2023

Nous avions anticipé un long trajet pour rejoindre La Paz, mais nous ne pensions pas qu'il allait être si long. Un voyage de 20h (9 de plus qu'annoncé) sur 850km n'était vraiment pas la chose la plus réjouissante. Nous arrivons en fin de journée dans la capitale de la Bolivie. Nous sommes remontés à 3650m d'altitude, soit un dénivelé de plus de 3000m. C'est beaucoup en peu de temps, mais heureusement, nous n'avons pas ressenti le mal de l'altitude.

Au premier abord, cette ville est chaotique et raide. Tout est construit sur des pentes voire à même la falaise. On se demande s'il n'y a pas de risques d'éboulements dans certains quartiers. La circulation des piétons (en particulier à El Alto, la ville qui surplombe La Paz) et des véhicules, le bruit et la pollution sont étourdissants.
Heureusement, nous pouvons compter sur une offre de transports très diversifiée. Du simple taxi, en passant par Uber et ses dérivés, nous pouvons prendre des collectivos (les minibus), des micros (la gamme au-dessus du collectivo) mais aussi et surtout le téléphérique.

C'est de loin le plus grand réseau de téléphérique urbain au monde ! Et il est récent : les premières lignes ont été mises en service en 2014 et les dernières en 2019. Les stations sont bien entretenues et nous les avons rarement vues bondées. Il s'agit de cabines de 8 personnes. Pour un touriste, c'est l'occasion rêvée de multiplier les points de vue sur la ville, ses alentours et les montagnes enneigées à l'horizon.

Chaque ligne de téléphérique dessert jusqu'à 5 stations environ et permet de s'affranchir très facilement des distances et des pentes qui sont bien difficiles à monter sans s'essouffler rapidement. Notre hypothèse pour expliquer la faible fréquentation est que, bien que les prix soient à peine au-dessus des collectivos, cela reste quand même un peu trop cher pour la moyenne des Paceños.

Penser à noter ses transports en commun sur Tripadvisor

Nous posons nos bagages dans le quartier de Sopocachi, à une trentaine de minutes à pied du centre historique de la ville. Bien que la ville ait beaucoup à offrir en termes de divertissements, visites culturelles et expériences gastronomiques, nous faisons des journées peu chargées pour profiter de la ville sans stress.

Nous sommes allés explorer intensivement le MUSEF : musée de l'éthnographie et du folklore. Il nous permet quelques piqûres de rappel sur les richesses de la Bolivie : les vêtements, les tissus, les masques (et les cérémonies associées), la poterie, les plumes utilisées pour la décoration et les vêtements, les minéraux et les pièces de monnaie.

Si si, ce sont des plumes d'oiseaux

L'autre (tout petit) musée auquel nous avons tenu à rendre visite : le musée de la Coca. Cette fameuse feuille miracle des Boliviens (et des Péruviens d'ailleurs) qui se mâche en la calant dans un coin de sa bouche. Ce n'est pas une surprise : la coca est une plante controversée. Initialement, c'est une plante considérée sacrée par les peuples de la région. Elle les accompagnait dans tout un tas de rites et de coutumes. Un temps interdite au nom de la lutte contre la drogue, elle est à nouveau autorisée. Néanmoins, elle est toujours au cœur du narcotrafic en Bolivie et la lutte des autorités semble être un long combat sans fin.


Nous nous promenons dans le centre historique, où il est très facile de trouver toutes sortes de souvenirs folkloriques. Beaucoup de vêtements et de ponchos en laine de lama nous font de l'œil. Mais il faut savoir rester raisonnable : c'est beaucoup trop encombrant, nous ne pouvons pas nous le permettre. Nous faisons quelques petites emplettes au passage, histoire de ne pas repartir les mains trop vides.

Ils savent attirer le touriste

Sur les conseils d'un autre voyageur, nous avons réservé un dîner dans un restaurant gastronomique situé dans le quartier le plus chic de la ville. Il s'agit d'un restaurant qui travaille à mettre en valeur les ingrédients boliviens. C'est une invitation à mieux découvrir le pays que nous ne pouvons évidemment pas refuser. Nous prenons le temps de faire un grand tour de téléphérique au coucher du soleil avant de se rendre chez Gustu.

L'enthousiasme est palpable

Chaque client est accueilli en fanfare. On nous installe sur une table juste en face de la cuisine, qui dispose d'une belle vitre pour admirer les artistes à l'œuvre.

Tout au long du repas, nous écoutons avec attention ce que les serveurs ont à nous dire sur le plat qu'ils viennent d'apporter. Parfois, ils ont aussi en main l'ingrédient original qui a servi à l'élaboration du plat. Nous poussons autant que possible notre analyse des odeurs, des goûts et des couleurs. Nous comptons 9 services avec une surprise qui nous a particulièrement marquée : de la queue d'alligator (en provenance d'Amazonie) sous une forme proche d'un ceviche avec du lait d'amande.

Ça risque de tomber en khôlle ?

Toutes les portions nous permettent de bien déguster ce qu'on nous propose, et nous finissons bien pleins. John reprend un cocktail au cas où il resterait de la place. Arrivés à la fin du repas, et une fois l'addition (salée évidemment) passée, nous sautons dans le taxi qui attend les clients repus à la sortie du restaurant et nous nous faisons allègrement secouer jusqu'à nos pénates.

Notre faim repose en paix

Sur ces belles conclusions, nos estomacs plus que satisfaits remercient La Paz pour son accueil.