Travel Bellies

Chapitre 7 —

Santi-à-Gogo


4 juin 2023

La plage, les hippies, la révolution, c'est derrière nous. Retour à Santiago, et cette fois nous allons dans le quartier Yungay pour être proches du museo de los derechos humanos afin d'en apprendre plus sur la dictature de Pinochet.

Mais avant ça, première mission : aller récupérer la pellicule qu'on a déposée pour être développée la semaine précédente. Bonne surprise, toutes les photos sont bien sorties ! C'est pas tous les jours comme ça … En voici quelques-unes pêle-mêle, à voir si vous pourrez deviner où elles ont été prises.

Indice : une pyramide célèbre se cache ici


Journée culturelle oblige, nous allons enfin au Musée des Beaux-Arts. D'ailleurs, c'est l'heure de l'anecdote :
À notre passage précédent à Santiago, nous sommes allés visiter le grand CorreosChile pour en savoir plus sur l'envoi de colis, afin de nous alléger de quelques bricoles. On nous fait dire que le colis contiendrait les dessins que nous avons gribouillés jusqu'à présent, ce à quoi on nous répond avec le plus grand sérieux qu'il faut naturellement aller les faire évaluer au Musée des Beaux-Arts ; ça tombe bien c'est pas loin.

¿ Pardon ?

Nous voici donc une semaine plus tard à l'accueil du fastueux Museo de Bellas Artes, l'excitation est à son comble, le monde va enfin savoir la valeur de nos esquisses ; nos œuvres pourront être exposées dans les musées les plus prestigieux.
Renseignements pris, la situation cocasse est vite résolue : les experts du musée des beaux-arts ne se dérangent pas pour ça. On nous recommande de décrire à la poste nos dessins comme des cahiers de notes pour être tranquilles ; mais nous sommes bien contents d'avoir tenté le coup.

Nous continuons nos méfaits

Et nous en profitons pour visiter les expositions permanentes et temporaires du musée. C'est une sorte de petit grand palais, avec des formidables statues, certaines provenant d'anciennes expositions universelles. Nous découvrons aussi le travail de Cecilia Vicuña, une artiste chilienne active depuis les années 70, très engagée contre la dictature, et d'autres guerres qui ont suivi. C'est plus engagé que beau, mais au moins c'est très engagé.

Nous avons préféré la Pachamama


Le lendemain, nous allons au musée de la mémoire et des droits humains (oui, c'est le nom complet de ce musée). Nous passons quelques heures à nous remémorer les heures sombres de l'histoire du Chili. La dictature a laissé des cicatrices qui sont encore fraîches.

La bonne nouvelle c'est que le pays fait son devoir de mémoire et d'éducation. Finalement, un musée ne sert-il pas un dessein d'enseignement pour les générations futures ?

Nous reprenons encore le métro pour enchaîner avec la balade sur le cerro San Cristobal. Nous voulions y aller la veille, mais c'était fermé pour cause de maintenance. Aujourd'hui c'est bondé et la météo n'est plus ensoleillée.

Tant pis.
Au moins, le téléphérique fonctionne et le seul effort que nous avons à fournir pour rejoindre le sommet est de se délaisser de quelques milliers de pesos.

La désolation du smog

En montant largement plus haut que le cerro Santa Lucia, on est impressionné à quel point la cordillère continue de surplomber le décor (même si ça ne saute pas aux yeux sur la photo). Nous descendons à pied, accompagnés d'un agréable coucher de soleil en se disant qu'en fin de compte la balade en vallait le coup.

Notre dernier jour est un dimanche ensoleillé et nous partons nous mêler à la foule santiagote dans le parc Quinta Normal. Plus nous passons du temps à Santiago, plus notre jugement initial se fait obsolète et nous serions presque charmés par la ville.

Mais il est déjà temps de se quitter. Direction un bus de nuit (pour changer), en route pour La Serena.