Chapitre 2 —
Tanjong à Bungah
4 décembre 2023
Lorsque nos hôtes ont commencé à être malades, nous n'avons pas tout de suite pensé au covid.
L'épidémie nous paraît loin derrière, c'est presque quelque chose dont nous parlons au passé.
Et pourtant, un matin on nous annonce que c'est le covid qui a frappé.
Nous nous disons qu'il est peut-être temps de faire nos valises et de chercher un logement pour s'isoler de façon préventive.
Nos tests sont négatifs pour le moment mais la prudence veut qu'on attende quelques jours pour être sûrs de n'avoir rien.
Nous discutons avec un autre oncle et finalement une solution est trouvée : il y a, dans la famille étendue, une maison qui prend un peu la poussière mais qui est parfaitement fonctionnelle.
Nous faisons nos sacs et partons nous installer à Tanjong Bungah, le quartier des expats.
Finalement, nous commençons à avoir quelques symptômes. Au bout de deux jours, nous nous testons à nouveau. Curieusement, ce n'est que chez Daphné que le covid a frappé. John est clean.
Alors c'est reparti pour un tour : Daphné dans un coin et John à la livraison des repas.
Il a trouvé la collection de tiffin carriers de la maison.
Alors il les dépoussière et s'organise des aller-retours entre la maison et le food court situé deux rues plus bas.
Il commence à prendre ses petites habitudes et se fait même des copains dans le quartier.
Nous en profitons pour continuer de cocher des cases sur la longue liste des plats penangites qu'il faut goûter : le curry de tête de poisson, le chicken rice, le porridge de riz au poulet, les soupes médicinales, le roti canai (prononcer tchanaille), les nouilles à toutes les sauces, …
Pendant que Daphné tousse dans son coin, des travaux commencent dans la maison pour réparer la gouttière. C'est sympa, ça fait de l'animation et l'occasion de discuter avec les tontons qui passent surveiller le chantier.
Le reste du temps, nous admirons passer la nature : des geckos sur les murs de la cuisine, des singes, des écureuils et des guêpiers qui font la bronzette sur le toit d'en face. Quelques malheureux moustiques auront le triste destin de croiser la furie de Daphné.
Heureusement, l'immobilisation ne dure pas. Quelques jours plus tard, les symptômes s'apaisent. Nous planifions un départ et refaisons un test : tout est bon. Nous sommes prêts à repartir.