Chapitre 17 —
À ma guise à Tōkyō
28 septembre 2023
Quatrième et dernier passage à Tokyo. Le parcours n'est pas le plus efficace, c'est vrai. Heureusement, nous nous sommes gardé des choses à faire ici.
Ça commence par aller à un Michelin. Nous venons de passer notre 200ème jour de voyage, c'est l'occasion de célébrer.
Nous avons jeté notre dévolu sur ce restaurant, malgré sa récompense prohibitive, car il reste très accessible au commun des mortels.
Cela se traduit par un prix raisonnable (25€ pour 2) et par un système de réservation qui se fait le jour-même.
Le restaurant ouvre officiellement à 11:00 pour accueillir ses premiers clients mais l'ouverture des réservations se fait à partir de 9:00, et uniquement sur place.
Donc à partir de 8:30 possiblement, une petite queue se forme et au bout d'un moment on peut entrer dans le restaurant choisir son plat.
Le restaurant est composé d'un comptoir pouvant seulement accueillir 6 personnes à la fois.
Généralement, les gens mangent en une trentaine de minutes et le restaurant ne sert que sur le créneau du midi, pour une soixantaine de repas.
Nous sommes arrivés un peu avant 9:00 et quelqu'un du restaurant est venu vérifier, parmi les gens qui attendaient, combien ils seraient.
Peu de temps après, il sortait un panneau qui indiquait que tous les tickets étaient déjà assignés.
Bonne initiative pour éviter aux gens de faire la queue inutilement.
C'est un système de machine à tickets, comme on en voit souvent dans les restaurants de ramens classiques.
La partie caisse est entièrement automatisée : on introduit sa monnaie et le tableau de la machine s'illumine en fonction de ce que le montant permet de commander.
Pour chaque pression de bouton, on reçoit un petit ticket.
Par exemple : un ramen de base (800円) + un supplément œuf (150円).
En présentant ces deux tickets au comptoir, on nous servira rapidement un ramen avec un œuf, directement à table.
Une personne en cuisine et une personne au service.
Voilà la recette de l'efficacité.
Revenons à nos boutons (étoilés). Ici, le choix est limité à 4 types de ramens, variations sur un thème assez simple. Nous choisissons chacun un ramen et nous donnons les tickets à la personne qui s'occupe des réservations. En échange, elle nous donne deux tickets pour l'heure à laquelle nous devons nous présenter. Le rendez-vous est pris pour 14:00. Organisé mais pas efficace nous diriez-vous ? Cette fois-ci, nous trouvons que c'est efficace et que ça laisse sa chance à tout le monde. Comme nous, qui ne prévoyons pas vraiment les choses très longtemps à l'avance.
Entre 9:20 et 14:00, il y a du temps à perdre.
Alors nous en profitons pour prendre le petit déjeuner, voir du quartier et aller se perdre dans Itoya, la papeterie du coin, qui s'étend sur plusieurs étages et qui est installée dans le quartier depuis plus de 100 ans.
Pour John, c'est le parc d'attraction.
Il s'est retenu tout le séjour d'acheter les stylos et autres bricoles par paquets de vingt, en réservant toute sa fougue dépensière pour le jour béni où il aurait enfin le droit d'aller visiter la papeterie de Tokyo.
Le temps fini par passer et il est temps d'arracher John à ses contemplations pour aller se remplir la panse.
Nous sommes à l'heure pour notre rendez-vous gastronomique.
L'ambiance est très calme et nous sommes donc 6 sagement assis au comptoir.
De l'autre côté, les deux cuisiniers sont affairés sur leur plan de travail, face aux clients.
Derrière eux, le fameux bouillon fume légèrement ; on voit frémir la casserole, impatiente de cuire les nouilles.
Au bout de quelques minutes, nous sommes servis.
Dans une ambiance de cérémonie, nous nous mettons à table.
Le ramen est simple et délicieux. Nous apprécions que l'exercice de ce restaurant soit de prendre un plat de base de la gastronomie japonaise et s'attache à en travailler chacun de ses éléments. Bien que nous y soyons sur la fin de notre séjour, nous pensons que ce ramen constitue une parfaite entrée en matière pour découvrir ce plat dans sa version la plus cannonique.
Nos derniers jours au Japon sont complétés par une excursion jusqu'au temple Gotokuji qui serait à l'origine des maneki neko, ces chats porte-bonheur qui agitent la patte. Voici ce que dit la légende à ce sujet : pendant une partie de chasse, le daimyō Ii Naotaka aurait été sauvé de la foudre en suivant un chat l'ammenant jusqu'au temple.
Nous en profitons pour regarder toutes les statues de chats qui s'alignent dans ce temple. Il suit un peu le même modèle que le temple des Darumas : on achète sa statue sur place et on la confie au temple avec une prière indiquée dessus.
Sur cette belle visite, nous nous précipitons jusqu'à Narita pour prendre notre vol d'une dizaine d'heures vers de nouvelles contrées toujours plus lointaines.