Située à moins de deux heures de Santiago, Valparaíso est une ville portuaire qui figure sur notre liste des lieux à visiter.
Elle peut faire l'objet d'une visite en une journée depuis Santiago, ou bien on peut décider de s'y attarder quelques jours. Nous avons choisi la deuxième option.

Les caractéristiques de la ville sont les suivantes : portuaire, pentue et peinturlurée. Imaginez Montmartre multipliée par 3 ou 4. Ajoutez-y des maisons qui s'agrippent comme elles peuvent à la pente. Saupoudrez de street art chaque cm² de façade disponible, ainsi que les escaliers, les trottoirs, etc. Enlevez toutes les rues un tant soit peu plates et remplacez-les par un escalier ou un passage étroit à flanc de colline.

Voici ce à quoi nous fait penser la ville. Cela lui donne un caractère unique qui a été remarqué par l'UNESCO. Ici encore, on est dans une zone du patrimoine de l'humanité.

Comme nous sommes arrivés lors du second et dernier jour des journées des patrimoines, nous partons divaguer dans la ville pour se faire une première idée de ce qui nous attend.

Nous visitons rapidement le temple des francs-maçons qui est exceptionnellement ouvert au public. L'Armada du Chili et son exposition de modèles réduits aussi. Nous sommes également allés écouter quelques morceaux joués sur l'orgue de l'église luthérienne et faire un tour dans son clocher pour tout savoir du mécanisme de l'horloge. Nous nous promettons de revenir visiter le musée Baburizza qui a dû stopper le flot de badauds juste avant nous.

Marcher dans Valparaíso, c'est enfin quitter les structures urbaines américaines classiques : quadrillées et ennuyantes. Nous nous enfonçons dans un labyrinthe multicolore et vallonné pour notre plus grand bonheur.

Chaque intersection amène une surprise. Un escalier, un tag, une voie piétonne. Un beau graffiti par ici, un autre humoristique et engagé par là. Ou peut-être va-t-on se faire surprendre par une horde de chiens ? Ou va-t-on surprendre des chats qui s'épient ?

Ici et là, les maisons et les bâtiments semblent abandonnés pour certains, ou laissent à deviner un foyer animé. On entraperçoit une terrasse ou un balcon et on devine une vue qui ne laisse pas de marbre.

Nous nous laissons porter par nos pas et petit à petit, la ville se dévoile.

Nous finirons par aller visiter le palais Baburizza. À l'architecture presque loufoque, sur une place bien en hauteur.

Nous comprenons en arrivant à la gare de bus qu'une délégation officielle est venue faire un tour dans la ville. Les trompettes et les tambours défilent pour l'occasion. Ce faisant, le terminal de bus est bloqué pour quelques heures. Cela donne aux chiliens impatients une raison de plus de hausser le ton.

En bon Français, nous apprécions la propension revendicatrice.